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La Ligne Verte de Stephen King

Publié le 26 janvier 2015 par Loulou Coco

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La Ligne verte de Stephen King (édition Livre de Poche, 2008)

Je vous vois déjà, derrière votre ordinateur, les yeux révulsés et prêts à vous exclamer : « Mon Dieu, du Stephen King, elle veut traumatiser nos enfants. » Rassurez-vous, je vais vous parler du côté « gentillet » de King, non point de son côté obscur. Enfin, gentillet n’est pas véritablement le bon mot. Disons plutôt de son côté « non-traumatisant ».

C’est pourquoi aujourd’hui je vais parler d’un de ses livres les plus étonnants : La Ligne verte. Point de voiture tueuse, de monsieur mentalement perturbé expert de la hache ou encore de clown à tendance meurtrière. Non, ici on est surtout dans un univers fantastique.

Nous suivons les pensées de Paul Edgecombe qui, depuis sa maison de retraite, se remémore ses jeunes années en tant que chef du quartier des condamnés à mort de la prison de Cold Mountain en Louisiane. A l’époque, ces hommes étaient électrocutés et Paul était le garde fou de leurs derniers instants. Très joyeux, n’est-ce pas ? Attendez donc la suite.
Tout commence lorsque Paul acceuille John Caffey (« comme la boisson, mais ça s’écrit pas pareil »), afro-américain condamné à mort pour le viol et le meurtre de deux petites filles. Géant par la taille, petit par l’esprit, Caffey est pourtant discret et s’adapte sans heurts à sa nouvelle vie de captif. Cependant, Paul ne tardera pas à découvrir le véritable secret de Caffey, un secret qui va lui laisser une marque indélébile au cœur.

C'est sûr qu'il pourrait vous broyer d'une poignée de main

C’est sûr qu’il pourrait vous broyer d’une poignée de main

Voilà le résumé du premier tiers du roman. Malheureusement, je ne peux rien vous raconter d’autre sans vous révéler les nombreux rebondissements qui ponctuent cette œuvre. Car, comme le dit le maître de l’horreur himself : « Lire la fin d’un roman (…) avant d’y arriver, c’est comme manger un biscuit fourré à la noix de coco en allant tout de suite à la noix de coco. Après il ne reste plus qu’à jeter le biscuit« .

Le livre a été initialement édité sous la forme d’un roman feuilleton. Entendez par là que chaque partie a été publiée à intervalles réguliers et évoluait selon les retours qu’obtenait King. Heureusement, depuis sa publication, les éditeurs français ont pensé à tout regrouper dans un même ouvrage. King s’est amusé à écrire sous ce format là et ça se sent. Les allées et retours entre le présent et le passé sont très bien amenés et se font écho de manière très plaisante. L’écriture est ultra soignée et recherchée à travers des détails historiques que nous, lecteurs, pourrions trouver futiles. Mais le véritable point fort de cette histoire, ce sont ses personnages. Malgré le thème très noir (et je ne fais pas de jeux de mots douteux), il est impossible de ne pas ressentir de l’empathie pour certains condamnés à mort, alors même que ce sont des criminels avérés. Les plus émotifs auront même la larme à l’œil à plusieurs reprises (sans parler des chutes du Niagara prévues à la fin).

La publication sous forme de feuilleton en France.

La publication sous forme de feuilleton en France.

La question qui doit maintenant vous brûler les lèvres, c’est : à partir de quel âge peut-on lire La Ligne verte ? Effectivement, c’est une bonne question à poser sur un site de littérature jeunesse. Je dirais donc quinze ans sans problème. Un peu plus tôt si vous avez un enfant mâture qui lit déjà pas mal. Même si le sujet et la façon dont il est traité ne sont en rien traumatisant, il reste un problème de vocabulaire. Les gros mots ne sont pas rares dans la bouche de certains détenus. Bon, les ados ne sont pas des saints, on est d’accord, mais il y a un passage particulièrement cru, avec une flopée d’insultes très très salaces, tout droit sortie de la bouche d’une femme. A part cela, les adolescents peuvent lire ce livre sans soucis.

 » Attention à votre langage ma petite dame « 

Je trouve d’ailleurs que cette lecture est un bon moyen de découvrir l’univers carcéral américain qui, soyons quand même honnête, a pas mal évolué depuis 1932. La nature humaine y est aussi disséquée avec une question centrale : un homme qui a commis un crime est-il condamné à payer pour toujours ? Ajoutez à cela, une réflexion sur le racisme, et vous avez tous les ingrédients un livre proche d’un chef-d’œuvre.
Pour les ados, c’est également une bonne entrée dans l’univers de King. Une entrée « non-traumatisante » (j’insiste à peine).

Un film a été produit à partir de ce roman. C’est d’ailleurs lui qui m’a poussé à lire ce livre. Cette superbe adaptation fera l’objet d’un article plus tard dans la saison. Cependant, pour ceux qui ont adoré le film, n’espérez pas du neuf, (re)plongez vous plutôt avec plaisir dans la vie, oh combien passionnante, de John Caffrey.

Je vous présente le personnage le plus important du livre et du film

Je vous présente le personnage le plus important du livre et du film

Recap’ :

Points positifs :

  • Une écriture soignée dans les moindres détails
  • Un fantastique qui s’imbrique parfaitement dans l’histoire
  • Des personnages attachants et réalistes
  • Une réflexion profonde sur la nature humaine

Points négatifs :

  • Un langage cru qui peut/doit rebuter les plus jeunes.

Bonne lecture les cocos !


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