Un hôtel japonais prévoit d’utiliser presque entièrement des robots en lieu et place du personnel. Remplacer les humains pour des missions comme celles-ci n’est peut-être pas qu’une particularité japonaise.
90 % des services hôteliers gérés par des robots. L’objectif du Henn-na Hotel de Nagasaki au Japon en dit long sur la philosophie de l’entreprise derrière le projet, le parc à thème Huis Ten Bosch. L’idée est de remplacer l’humain jusque dans des tâches comme l’accueil, le renseignement ou le transport des bagages. Au-delà des bras ou des jambes robotiques supposés améliorer l’humain, la tendance du remplacement des humains par les robots n’est pas nouvelle. Ce qui l’est en revanche c’est la volonté de mettre des robots à des postes dans lesquels l’interaction humaine est essentielle.Dans cet hôtel dont l’ouverture est prévue en juillet 2015, la société Kokoro fournira des robots capables d’interagir avec les clients, notamment avec des contacts visuels. Quatre missions leur seront confiées : la réception des clients, le renseignement, le port des bagages ainsi que le ménage. Toutefois, pour s’assurer que tout fonctionne, quelques employés seront présents en permanence aux côtés des robots. Car la grande inconnue pour un tel projet reste la réaction des clients. Pour anticiper d’éventuels problèmes, le parc avait déjà mis en place un robot vendeur de glaces et assure que les réactions sont “plutôt positives”.
Photo by HUIS TEN BOSCH
L’innovation robotique est mondiale
Le Japon semble donc en pointe dans cette course à l’humanisation des robots. L’entreprise nippone Kokoro avait ainsi mis au point des “actroid”, soit des humanoïdes réalistes conçus pour être capables d’établir des relations sociales. Mais si on fait un tour des dernières avancées en matière de robotique, on est frappé d’un constat. Ces avancées en matière de robotique imitant l’humain se font dans le monde entier et pas seulement au Japon, paradis supposé de la robotique. Le MIT avait réussi à décupler les capacités du toucher des robots. À Pittsburgh, les chercheurs tentent de leur côté d’améliorer les interactions et les capacités sociales des machines, un peu comme en Norvège. Des projets qui témoignent d’une volonté partagée d’imiter l’homme pour améliorer le robot. Cela étant, même si les avancées technologiques se font sur tout le globe, le Japon innove dans les applications.
Des applications spécifiques au Japon
Le pays est le premier à utiliser des robots à des postes insoupçonnés. L’hôtel n’est qu’un exemple parmi d’autres. Ainsi on avait pu voir des robots-enseignants dans certaines classes nippones voire même des babysitters mécaniques. Alors qu’elle est présente dans le monde entier, c’est également au Japon que Nestlé veut lancer ses robots-vendeurs. Les projets comme ceux-ci fleurissent au pays du soleil levant. La raison à cela est peut-être culturelle comme le pointait le professeur Karl MacDorman : “Quelqu’un qui se perd dans le métro de Tokyo serait probablement plutôt amené à demander la direction à un androïde qu’à un autre passager car les Japonais n’aiment pas déranger les inconnus.” Cet aspect culturel est peut-être à l’origine de l’adoption massive des robots au Japon même si le pays est loin d’être le seul à se concentrer sur ces technologies.