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La prise en charge des objets connectés ? Oui mais…

Publié le 17 février 2015 par Pnordey @latelier

Accompagner la prolifération des initiatives liées à la santé connectée passe par l'établissement d'un cadre réglementaire et par la garantie de la confidentialité des données des utilisateurs.

« Dès lors que l'évaluation des applications et des objets connectés aurait reconnu leurs bénéfices pour la santé individuelle et ou collective, il serait cohérent d'envisager qu'ils soient pris en charge par la collectivité ». Voici les mots exprimés par le Conseil national de l’Ordre des Médecins en janvier à l’occasion de la publication d’un livre blanc. Un avis favorable donc à l’égard du remboursement des outils de la santé connectée par l’assurance maladie ; sous réserve de preuves de leurs bienfaits. Cette annonce bien accueillie par l'industrie laisse place à présent à un important travail de recherche et de démonstration scientifiques. Pour le Docteur Postel-Vinay, expert et rédacteur sur le site médical Automesure.com®, d'autres dossiers se glissent en haut de la pile des priorités de la sécurité sociale comme le remboursement du traitement de l'hépatite C dont l'addition se chiffre déjà en millions pour l'Assurance maladie. Dans le cas de l'auto-mesure de la pression artérielle, les patients peuvent trouver sur le marché des tensiomètres pour une somme décente grâce aux économies d'échelle réalisées et le remboursement ne viendrait alors que peser sur notre système de sécurité sociale déjà essoufflé. Le Dr Postel-Vinay soulève plutôt la question de la fracture numérique. « Comment recevoir dans les hôpitaux et comment protéger ceux qui ne sont pas connectés ? » sont peut-être des sujets d'égale importance dont on parle encore peu aujourd'hui.  

Priorité donnée à un cadre réglementaire

Mais plus urgent que le remboursement par la Sécurité sociale, le CNOM insiste davantage sur la mise en place d’un cadre européen. Celui-ci implique l'élaboration de standards couvrant des thématiques aussi sensibles que la confidentialité des données ou encore la sûreté sanitaire. Les informations sur les fonctionnalités et les conditions d'utilisation des appareils doivent être « claires, loyales et détaillées ». Garant de sécurité, un cadre réglementaire permettra aussi de convaincre les médecins de l'intérêt de ces technologies et ouvrir l'accès à un plus large public que les simples technophiles, note Alexis Normand, responsable des relations avec les professionnels de santé chez Withings. Attention toutefois à ne pas alourdir les processus de développement qui impliquerait une augmentation des coûts de développement pour les entreprises de la santé connectée – coût d'assurance par exemple, comme le relève le Dr Postel-Vinay.      Les objets connectés et les applis

La confidentialité des données, sujet-clé de la santé connectée

Les objets connectés et les applications sont à même de rassembler quantité de données sur les patients-utilisateurs. Une fois anonymisées, ces informations peuvent servir à produire des statistiques précieuses. A l'occasion du Startup Europe Summit à Berlin en janvier dernier, Hans Raffauf, cofondateur de Clue, expliquait même être capable, grâce aux données collectées via son application, de mettre en lumière des tendances sur les cycles menstruels chez les femmes jamais observées jusqu'alors. Si l’on comprend l'enjeu derrière l'utilisation de ces données, les questions sur la confidentialité des informations se bousculent. L’enjeu réside ainsi dans le stockage des données et leur utilisation sachant que les données personnelles sont strictement confidentielles et qu’il est donc formellement interdit par la loi (directive européenne 95/46/CE) de les partager ou de les vendre. Le CNOM invite d'ailleurs à « développer la littératie numérique ». Agir en transparence et être compris par tous est alors un impératif pour les start-up de la santé connectée. A ce titre, le besoin d'éduquer les parties prenantes se fait ressentir : les patients, les entrepreneurs mais aussi les médecins. Si l'e-santé et la m-santé sont de potentiels moyens de faciliter l'accès aux soins, d'améliorer la qualité de prise en charge des patients et de favoriser son autonomie, il est important de « sensibiliser les gens à la donnée », insiste Alexis Normand.

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