1966
Michele Lupo
Avec: Giuliano Gemma, Fernando Sancho, Nello Pazzafini
Parfois il faut faire pause dans sa vie effrénée, revenir à ses amours, back to basic, ressortir un vieil enregistrement sur un vieux DVD-R qui prend la poussière, écouter la belle musique à l'harmonica du générique et retrouver le sourire en voyant s'afficher les noms de Guiliano Gemma, Fernando Sancho et Nello Pazzafini. Parfois il faut se laisser porter, apposer un voile pudique sur tous les défauts, ne pas voir l'intention commerciale évidente de réitérer le succès du premier Ringo. Ne pas réfléchir. Je n'aime pas les types qui réfléchissent, dit Fernando Sancho. J'ai suivi son conseil, j'ai mis mes neurones en veilleuse, apprécié le spectacle, les qualités d'athlète du beau Giuliano, le rire gras du gros Fernando, la veulerie de l'inénarrable Nello Pazzafini, les boissons explosives de Double Whisky (Roberto Camardiel). Ne pas se prendre la tête, suivre avec bonne humeur les différentes tonalités du film, du plus comique au plus tragique. Ne pense pas, ressens dit Yoda, ressens cette étrange charge émotive apportée par la sonorité si particulière des armes à feu du western spaghetti, imprègne toi de la sueur et de la lumière d'Almeria. Prépare toi doucement à l'inévitable carnage final avant que Giuliano n'embrasse Corinne Marchand et quitte la ville, alors que s'élève la langoureuse chanson de générique. Et si tu trouves ça beau, n'en aie pas honte, c'est effectivement beau comme du western spaghetti!
PS: même si à proprement parler, il ne s'agit pas de l'armée mexicaine, je considère que ce film participe de ce grand génocide oublié.