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British Murder Boys – Collected Recordings

Publié le 18 février 2015 par Hartzine

British Murder Boys, un nom qui pourrait immédiatement faire penser à un crew de hools affilié à un groupe de néo-nazis. Pourtant il n’en est rien, derrière ce pseudonyme un peu pompeux, légèrement vantard, et particulièrement vindicatif, se cache l’un des duo les plus destructeurs de la scène Tech-indus, acoquinement des deux britanniques Anthony Child (Surgeon) et Karl O’Connor (Regis), rencontrés à Birmingham à la fin des eighties et partageant la même passion pour le rock fusion et les musiques extrêmes. Après quelques collaborations et le succès qu’on leur connaît, les deux compatriotes se lancent dans le projet de composer à quatre mains une techno aride et punitive, tout en y insufflant l’esprit du rock et du post-punk. En résulte une série de maxis ultra limités sortant en alternance sur Downwards et Counterbalance. Pourtant en 2005, des problèmes internes commencent à se faire sentir… Guerres d’égos, problèmes de cachets, concentration sur d’autres projets. Il faut dire que l’ami Karl est hyper-actif et son comparse plus que rigoriste… Si bien que quelques brouilles plus tard, le duo annonce la mort du projet et refuse de jouer sur les mêmes scènes ou aux mêmes soirées. Il faudra attendre 2013 pour que les deux artistes se réconcilient par un improbable tour d’improvisation. En débouchera un nouveau maxi intitulé Where pall limbs lie, censé à la fois clôturer l’aventure discographique de BMB, et permettre au phénix de l’underground-tech de renaître de ses cendres. Peu fier de cette ultime sortie, le duo part en tournée et nous livre à travers un magnifique coffret, à paraître sur Downwards, le catalogue complet des titres de la période 2002-2005, accompagné d’un DVD live enregistré lors d’un concert à Tokyo, le tout dans un magnifique écrin comprenant également un livret rempli d’anecdotes et de photos monochromes juste sublimes.

British Murder Boys - Collected Recordings 3

Difficile de se faire une réelle idée de la musique de British Murder Boys sans en avoir fait soi-même l’expérience. Et autant dire que les disques des deux britons n’est pas le genre de galettes que l’on glisse entre un Aznavour et Brel, un après-midi chez mémé en buvant le thé. Avec des titres comme Learn your lesson, Don’t give a way to fear ou encore The all saints must been hung, la couleur est annoncé. Entre paranoïa complotiste de hangar et rigorisme chaotique, la discographie de BMB allie avec brutalité, sonorités martiales et mélodies brut de décoffrage, des titres comme Rule by law ou encore Fist donnant dans le hardcore plus extrême.  Un peu comme si Lenny Dee rencontrait Millimetric ou Mlada Fronta, le savoir-faire et la régularité en plus. Loin de donner dans la hardtek de mongolien pour boloss en treillis sous acide, dansant la tête dans les enceintes au milieu des champs, Regis et Surgeon s’amusent à dessiner les pourtours d’une musique aussi fascinante que cinglante, influençant au passage des dizaines de suiveurs qui rependront la formule avec plus ou moins de talent (Ancient Methods, Lucy, SHXCXCHCXSH…). Plus que culte, ce Collected Recordings mérite sa place dans la discothèque de tout amoureux de la techno… Mais pas n’importe laquelle, on vous aura prévenu.

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