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Charlie hebdo, un ami, un amour, un amant… des emmerdes. ...

Par Quinquin @sionmettaitles1

CHARLIE HEBDO, UN AMI, UN AMOUR, UN AMANT… DES EMMERDES.

charlie-hebdo-25-09-2012

Mon cher Charlie,

Tu es un ami parce que je te connais depuis longtemps. Depuis le jour où j’ai été en âge de savourer pleinement ton humour abrasif, décalé et jouissif.

Tu es un amour parce que je t’aime.  C’est gênant comme déclaration, me voici aussi colorée que tes unes bigarrées qui picotent  les orbites.

Tu es un amant parce que je prends un malin plaisir à te planquer dans mon sac et partager des moments intimes avec toi, en tête-à-page. Car Charlie sache-le, tu es bien plus drôle, bandant, excitant et stimulant qu’un régulier.

Mais surtout, bien-aimé journal, tu es un aimant à emmerdes. Parce que ton insolence et ta « fronderie » n’ont d’égal que ta plume et ton crayon éclairés et indomptables. Et parce que les jolis et valeureux sauvageons dans ton genre agacent et dérangent.

Un funeste 7 janvier de l’an 2015, j’ai appris une terrible nouvelle. Une nouvelle brutale et assommante qui m’a submergée de colère, d’émotion et de rage. Les loups, entrés dans la bergerie,  s’en sont pris à ta vie, ont piétiné ton âme, t’ont sauvagement mis à terre. Ces pustules de la religion, ces charognards du culte osant crânement lever la main de la haine pour la rabaisser froidement sur l’étendard de l’indépendance. Le cœur de la France est déchiré parce qu’en s’attaquant à toi, les abjects sujets de sa majesté la Crétinerie s’en prennent à ce qui constitue la substantifique moelle de toute une nation : la Liberté. Mais, si une poignée d’obscurantistes s’est lâchement permise de faire couler des larmes de sang, notre mouchoir lui, tissé de camaraderie, de hardiesse et de doigts brandis bien haut les séchera promptement.

Hier le choc, l’œil noir et le dos courbé. Aujourd’hui le stylo arrogant, le buste redressé et le sourire. Petit le sourire, amer, mais gaillard. Un sourire, parce que Charlie, que l’on t’apprécie ou pas, que l’on te suive comme ton ombre ou que l’on te fuie comme la peste, tu es nécessaire et indispensable. Un sourire, parce que malgré l’ignominie de l’acte, tu es encore là.

Je t’aurais bien fait un dessin pour te témoigner mon respect mais je crayonne mal, très mal. Le résultat serait vilain, très vilain. Aussi laid, déformé et vomitif que le visage du fanatisme.

Nos millions de soutiens et de tendres baisers ne remplaceront pas les 12 innocentes âmes tombé(e)s sous les balles de l’ignorance et l’inintelligence, mais combleront peut-être un peu la cavité de ta peine.

En espérant te voir vite. Mercredi prochain, sans faute…

Bien à toi Charlie,

À bientôt…



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