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Les villes chinoises doivent repenser leur aménagement urbain

Publié le 19 février 2015 par Pnordey @latelier

Il est grand temps pour la Chine de s’emparer des problématiques de santé publique et de bien-être des citadins chinois dans les plans d’urbanisation.

Aujourd'hui, la population chinoise fait face à de sérieux problèmes d'obésité et de maladies chroniques. Dans 10 des 22 provinces chinoises, ce sont 34% des adultes entre 20 et 69 ans qui sont en surpoids. Plus grave encore : les maladies chroniques et l'obésité sont responsables de 80% des décès en Chine. Et l'urbanisation galopante de la Chine pousse d'autant plus à considérer sérieusement la problématique de l'obésité dans les villes. Une étude* menée par des chercheurs de NYU et de l'East China Normal University entend identifier notamment les liens entre aménagement urbain et obésité. Les résultats confirment bien la relation entre la capacité d'un quartier à proposer des espaces dédiés à la marche et la propension des résidents à pratiquer la marche et / ou d'autres sports. Une conclusion qui n'est pas surprenante mais qui confirme en revanche le fait que des modèles déjà observés en occident, existent aussi en Chine. Et ceci constitue un argument solide pour convaincre les autorités politiques locales et les promoteurs immobiliers de prendre des mesures à construire des espaces comprenant des voies piétonnes. 

   
Les villes chinoises doivent repenser leur aménagement urbain

L’homme et la Smart City

L’impulsion ne doit pas simplement provenir de l’Etat. L’étude met précisément en lumière l'importance du local et s’intéresse à l'impact de l'aménagement de quartiers. Des problématiques en phase avec la philosophie des Smart Cities dont on reproche parfois de trop se concentrer sur le numérique et de négliger l'échelle humaine dans leurs projets de développement. Le sociologue Jean-Louis Missika aime d'ailleurs rappeler que « la ville intelligente est un poumon qui vit au rythme de ses habitants ». Attention alors à ne pas être trop « décontextualisées » et conduire des projets qui sont peu adaptés aux valeurs et au contexte locaux. Rio de Janeiro, souvent prise comme exemple de Smart City rencontre d'ailleurs des problèmes similaires à ceux de la Chine. Selon les chiffres de l'Institut national brésilien de statistiques, entre 1975 et 2014, le pourcentage d'hommes adultes (20 ans et plus) en surpoids est passé de 19% à 54%, chez les femmes de 29% à 48%.    
Shanghai, smart city
   

L’exemple d’Eindhoven aux Pays-Bas

Comment agir en prévention et secours de ces populations en surpoids, victimes d'une transition vers un régime alimentaire occidental,  de plus en plus sédentarisées dans des villes qui offrent un aménagement peu propice à l'activité physique au quotidien ? Eindhoven, Smart City des Pays Bas, a été notamment remarquée pour une initiative destinée à lutter contre l'obésité chez les adolescents. Surfant sur l'attrait des jeux sur les appareils mobiles, un programme de la ville destiné à proposer des solutions aux problèmes de santé publique, a lancé une application qui enregistre le nombre de mouvements effectués par l'utilisateur et le transforme en barres d'énergie réutilisables dans des applications de jeux. Autrement dit, pour aller plus loin dans le jeu, l'utilisateur doit pratiquer des efforts physiques réels. L'étude réalisée sur le lien entre aménagement urbain, revenus et activité physique en Chine invite les autorités locales à s’inspirer de ces modèles vertueux.    
Shanghai, smart city contre l'obésité.
    * Etude menée par des chercheurs américains et chinois de l'Université de New York et de East China Normal University de Shanghai sur 455 habitants de Shanghai et 615 habitants de Hangzhou. 3 types de zones dans ces villes – centre-ville, banlieue et espace intermédiaire - ont été également passées au peigne fin et notées selon une liste de critères par le biais du « State of Place Index » (qui prend en compte 10 aspects dont la densité, la présence de parcs et de terrains de jeux ou encore la l'esthétique). Leurs conclusions sont donc issues d'une combinaison des résultats de l'enquête auprès des résidents et de l'étude de la qualité des quartiers selon le « State of Place Index ».  

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