Cool / As a State of Mind

Cool, deuxième volet. Après avoir présenté « A Sip of Cool » à la GAD en août dernier, les deux jeunes curatrices, Charlotte Cosson et Emmanuelle Luciani, reviennent avec une nouvelle exposition autour du « cool » et de l’histoire culturelle californienne.

Pour ce nouveau projet, elles ont donc décidé d’investir l’ancien gymnase de la Cité Radieuse. À première vue, l’exposition donne l’impression de parcourir une fête païenne en pleine effervescence. L’espace est coloré, orné de sculptures hétéroclites, rassemblant un flot d’éléments en tout genre. En passant par des matériaux de récupération, des objets industriels, l’exposition nous donne à voir des assemblages hybrides, valorisant ainsi le retour au geste, au tangible, où aucune œuvre n’est produite industriellement. L’exposition met surtout en regard des œuvres d’artistes californiens historiques – Mike Kelley, Paul McCarthy, Ed Ruscha – et de plus jeunes artistes, parfois émergents, américains ou européens : Pipilotti Rist, Aaron Curry, Urs Fischer, Joel Kyack, Sterling Ruby, Dwyer Kilcollin, Alan Fertil & Damien Teixidor, Estrid Lutz & Emile Mold, Josh Atlas, Rachel de Joode, Kate Steciw, David Horvitz, Aoto Oouchi.

Les œuvres fonctionnent entre elles et se développent dans l’espace de manière déséquilibrée, à l’image des nombreuses références auxquelles elles s’apparentent. Charlotte Cosson et Emmanuelle Luciani expliquent ces références en ayant comme  point de départ la notion de « cool ». Leurs travaux de recherches questionnent ainsi l’histoire des contre-cultures ayant traversées et façonnées la société américaine (mais pas que), en passant par la beat generation, la culture surf ou encore les jazzmen afro-américains.

Pourtant, nombreux des artistes présentés ici ne se revendiquent pas directement du COOL ou de l’Histoire de la Californie. Ce qui relie tous ces artistes, c’est la matérialité visible dans leurs travaux. Tous font le constat d’un monde en train de disparaître, d’où ce regain d’intérêt pour la production et sa monstration. Tous ont développé une fascination pour les artistes américains ayant très tôt souligné l’ineptie du modèle. Malgré l’utilisation de couleurs vives et d’objets issus de la culture populaire, leurs œuvres n’en questionnent pas moins l’impérialisme américain. Ils cherchent surtout à être absorbés par cette culture pour mieux la modifier de l’intérieur et en faire une véritable critique. 

Infos pratiques : 

Cool/As a State of Mind
Du 14 février au 26 avril 2015

MAMO : Centre d'art de la Cité Radieuse
280 Boulevard Michelet
13008 Marseille, France

Horaires d'ouverture : du mercredi au dimanche de 11h à 18h

Tarif unique : 5€

Marine