Magazine Culture

Ave César

Publié le 21 février 2015 par Le Journal De Personne
Pardon... pardon... pardon... Je suis très émue.
Émue de vous voir, émue pour... vous émouvoir
Et surtout émue... de ne rien recevoir.
Pas de César... rien à devoir !
Je n'ai rien eu... Je n'ai même pas été invitée... Ni nominée, ni consacrée !
Et pourtant, je ne vous remercierai jamais assez de m'avoir oubliée, de me laisser être, paraître, comparaître sans vous en mêler.
J'ai l'impression d'avoir les pleins pouvoirs.
D'être libre, de vous dire tout ce qui me passe par la tête.
Merci... merci... merci...
Au producteur que je n'ai pas eu... pour me fiancer ou me financer
Au réalisateur qui n'était pas là pour me diriger
À l'acteur qui n'a pas osé me donner la réplique
Et un quatrième merci au public qui n'a eu aucun mal à ne pas voter pour une personne qui n'a pas sollicité son suffrage...
Je ne suis Personne et à ce titre... je suis... libre, libre de me faire mon film sans en référer, quitte à être la seule à le regarder... rien qu'en fermant les yeux.
J'ai cru entendre, un élu vous relayer la logique du pire pour vous étayer sa joie ou vous attester sa reconnaissance...
Je vais vous répéter ses mots, son phrasé, son athéisme attesté devant César :
"Imaginez un monde sans musique...
Imaginez un monde sans image... un monde sans impression... un monde sans liberté d'expression... un monde sans producteurs, sans réalisateurs, sans acteurs... "
Quelle horreur ! Un monde sans contes de fées, ni trophées...
Ce serait irrespirable... invivable... Insupportable... Ave César !

Et moi je vous dis... imaginez un monde vrai... sans histoires et sans accessoires... sans compétition et sans prostitution... sans miroirs et sans faux semblants !
Un monde drapé de dignité où vos secrets ne sont jamais dévoilés, ni vos atouts violés... commercialisés.
Un monde où tu ne vends pas ton âme pour nourrir ton corps... où tu ne tends la main que pour serrer la main de l'autre.
Un monde dans lequel vous évoluez sans être tourmenté. Mais en paix, apaisé.
Ça ne tient qu'à vous de vous sentir enfin, libre de rendre à César ce qui appartient à César... en vous disant qu'il n'y a qu'un art digne d'être célébré : l'art de vivre... sans offenses et sans récompenses.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Le Journal De Personne 76484 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte