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Quand la bande dessinée p(l)anche vers le haut de gamme!!

Par Filou49 @blog_bazart
23 février 2015

 Le neuvième art est un art tellement varié que cela va du bas de gamme (qu'on ne citera pas pour ne vexer personne) au très haut du panier, celui qui est tellement profond et maitrisé qu'on pourrait l'exposer)...

Voici une petite revue de 3 récentes publications qui montrent que la BD se marie souvent avec élégance et style :

 1. Les grandes filles d’Anna Sommer ( Les Cahiers dessinés)

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L’illustratrice et auteur suisse propose dans Les grandes filles une série de collages dans laquelle les femmes se trouvent au 1er plan. Instantanés de la vie quotidienne ou fable intemporelle, humour, malaise, tendresse, cruauté, elle varie les registres au fil des pages et puise dans les techniques du dessin à la plume, de la gravure sur zinc ou du découpage.

Les grandes filles sont des citadines presque réalistes, au penchant très marqué pour la mode (importance des chaussures que l’on retrouve même sur le tatouage d’un homme), posant rarement seules mais avec un animal ou une autre personne. Très féminines dans leur tenue (jupes, gants, bottines avec lacets), elles affichent un air mélancolique et semblent apprivoiser les animaux les plus sauvages (ours, renard). On les retrouve parfois nues, dans des poses ouvertement érotiques ou des scènes d’intimité.

Quand la bande dessinée p(l)anche vers le haut de gamme!!

Le chapitre Bêtes de salon met en scène des têtes d’animaux avec des corps d’humour non sans humour.  Une panthère prend dans ses bras par exemple une biche qui lui montre une paire de chaussures à imprimés léopard. Une veuve à la tête de chat pose devant le portrait de son mari défunt à la tête de chien.

L’album contient également des autoportraits de l’auteur à différents âges (5 ans, 20 ans, 40 ans) croqués avec auto-dérision.

2. The New Yorker : l’humour à l’hôpital, Jean Louis Chiflet ( les arênes)

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Faire rire avec la maladie ou la mort, le pari n’est pas simple mais c’est surtout le milieu hospitalier qui est ici gentiment moqué avec un humour très anglo-saxon. On retrouve avec plaisir dans chaque dessin ce nonsense qui décrit parfaitement l’absurdité de certaines situations graves en pratiquant l’auto-dérision.

Quand la bande dessinée p(l)anche vers le haut de gamme!!

 Jean-Louis Chiflet lui a sélectionné et traduit 300 dessins parus dans The New Yorker sur les médecins, les infirmières, les salles d’attente, les blocs opératoires, les soins palliatifs, les frais médicaux …à consommer sans ordonnance ni modération !

 3. Courir deux lièvres, Simon Grennan ( les impressions nouvelles )

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Simon Grenann est un artiste multimédia britannique, très impliqué dans le mouvement de l’art social. Dans ses bandes dessinées, il travaille souvent en collaboration avec Christopher Sperandio. Admirateur de Daumier autant que de Blutch et de Blain, Simon Grennan revisite ici de manière très moderne l’univers romanesque du XIXe siècle.

Le héros de Courir deux lièvres, John Caldigate, est un jeune homme qui après avoir contracté des dettes au jeu et s’être brouillé avec son père, part chercher fortune en Australie à l’époque de la ruée vers l’or. C’est en homme riche qu’il rentre au pays, où il épouse son amour de jeunesse. Un enfant leur naît, ils filent le bonheur parfait. Mais Caldigate n’est pas le seul à revenir d’Australie : une femme, pauvre et de mœurs suspectes, surgit tout à coup et se prétend son épouse. Quelles ont été les relations entre Caldigate et cette Mrs Smith ? S’étaient-ils vraiment mariés en Australie ? Et que veut vraiment Mrs Smith, outre l’argent qu’elle réclame ?

Quand la bande dessinée p(l)anche vers le haut de gamme!!

Avec cette brillante adaptation de Trollope, le plus célèbre des écrivains réalistes de l’âge victorien, Simon Grennan propose un passionnant récit d’aventures, tout en reconstituant de manière très authentique la culture de l’époque.On aime la façon dont Grennant revisite le récit pétillant de Trollope avec un dessin  à la fois réaliste et très dynamique et coloré. 

Bref, une bande  dessinée singulière et  audacieuse, notamment dans son graphisme, qui  donne l’occasion de découvrir ce romancier britannique Anthony Troloppe peu connu de ce coté de la Manche et un bien beau exercice d'adaptation de roman en BD.


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