Il y a longtemps que je ne vous avais pas parler de mes aventures désopilantes dans les méandres du marchés immobilier anglais. Après 6 mois, j’ai survécu aux requins analphabètes estates agents, de justesse. Ces gens sont tous persuadés d’avoir des pouvoir magiques: il y a ceux qui veulent absolument qu’on signe avec eux pour vendre notre maison, nous harcèlent nuit et jour, puis font un numéro d’homme invisible une fois qu’on a cédé, par épuisement. Et ils espèrent que notre maison se vendra toute seule, comme une grande. On ne sait jamais, si un acheteur tombe du ciel, pile dans notre jardin (sauf si il atterrit sur le trampoline, il est fichu de rebondir et finir chez les voisins). Il y a la deuxième catégorie, ceux qui essaient de nous vendre des taudis à prix d’or en nous faisant croire que c’est l’affaire du siècle, et qui sont persuadés de multiplier notre compte en banque par 10 juste par leur force de persuasion. Malgré tout ça, par un pur hasard, on a réussi à trouver un acheteur, et même une maison à acheter. On va pouvoir respirer…ou pas. En fait, ce n’est que le début des ennuis!
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Nous voilà donc dans une property chain. Et ce n’est pas rigolo. Nos acheteurs ont eux-mêmes des acheteurs et ainsi de suite, et nos vendeurs achètent aussi autre chose, je ne sais pas si vous me suivez. Rassurez-vous, ça va se compliquer. Chacun des gentils participants au jeu de la property chain a un solicitor, un peu comme un avocat-notaire, qui s’occupe de l’achat et de la vente le concernant. A partir de maintenant, tous les solicitors vont s’envoyer de jolis mots doux, aux frais des participants. Ils vérifient si il n’y a pas un droit de passage médiéval pour la transhumance au milieu de la cuisine de la maison 2, pourquoi il est interdit d’avoir des volailles dans le jardin de la maison 3 (c’est chez moi. Je reste persuadée que c’est la seule raison qui a poussé Marichéri a acheté), si la véranda de la maison 1 a bien payer ses impôts obtenu son certificat de garantie, et si on peut mettre une vache dans les champs derrière la maison 4 (hiiiiiii, ça sera peut être la mienne bientôt! ). Bref, les solicitors jouent aussi, ce sont de grands enfants. Après tout, pendant qu’ils s’occupent comme ça, ils ne pensent pas à faire des pubs débiles à la télé, pour convaincre le badaud de porter plainte contre la terre entière parce qu’il s’est cassé un ongle.
Mais tous ces échanges inutiles épistolaires vont prendre un temps fou, et indéterminé. Notre solicitor est une copine, son record pour l’instant est de 25 mois d’échange de courriers captivants avant que ses malheureux clients déménagent. Je l’aime beaucoup, elle est très sympathique. Mais si ça ne la dérange pas, elle peut accélérer un peu. Surtout qu’à n’importe quel moment, un des participants peut déclarer forfait, et toute la chaîne s’écroule. Le chain game, c’est comme le jeu de l’oie, sans qu’on y puisse rien on peut retourner à la case départ d’un seul coup. Aucun des participants n’a d’obligation, jusqu’au jour de la signature des contrats. Mais là encore, n’importe qui peut se rétracter, il y aura juste des indemnités à payer. Parce qu’on signe son contrat avec son solicitor, c’est tout, on n’engage que nous-même, pas nos acheteurs/vendeurs. C’est lorsque les solicitors s’échangent les contrats que les ventes et achats sont effectifs et qu’on peut enfin respirer.
Je sens que je vais encore bien stresser dans les prochains mois…en attendant, ma copine solicitor m’a dit que pour accélérer les choses, il faut que je retrouve le certificat de propriété de la clôture de droite, à gauche, c’est bon. On va bien s’amuser, j’en ris d’avance.