Marc Lefrançois est né en 1973 à Angers. Après des études de lettres et une période passée dans l’enseignement, il décide de se consacrer entièrement à l’écriture. Auteur de plusieurs ouvrages dont plusieurs Histoires insolites de…, c’est en 2013 qu’est paru Histoires insolites des écrivains et de la littérature.
Comme son titre le suggère, cet ouvrage se propose de nous faire découvrir des anecdotes insolites impliquant des écrivains ou la littérature mondiale à travers les âges, comme par exemple que Gérard de Nerval était tellement dérangé qu’il fut surpris en train de promener un homard en laisse. Que, sentant la mort arriver, Flaubert s’exclama : « Je vais mourir et cette pute de Bovary va vivre ! » Qu’il est arrivé à Paul Claudel de recopier cinquante fois certains ses manuscrits pour les vendre comme des autographes originaux. Que Cocteau surprit Gide dans une chambre d’hôtel avec un jeune liftier agenouillé devant lui et, pour s’excuser, bredouilla : « Il me recoud un bouton. »
Le bouquin se présente sous la forme d’un dictionnaire alphabétique aux entrées pas toujours très explicites quand on souhaite y revenir. Et déjà, la déception s’installe. Car franchement, il n’y a pas grand-chose de réellement instructif dans ce livre. Ce qui doit être connu, l’est déjà en général et ce qui ne mérite pas de l’être, occupe la plus large part de ces pages.
Le ton général m’a rappelé l’Almanach Vermot, une anecdote est citée et Marc Lefrançois la conclut par une chute qui se veut drôle : à propos d’un richissime bibliomane anglais, il termine par « Ils n’aimaient que les livres… sterling. » ou bien à propos des écrivains sportifs, « Quant à Proust, il lui restait le soulevé de madeleines. » On est plié de rire ou de gêne pour l’auteur, c’est selon.
La majorité des anecdotes font référence aux gauloiseries et sont particulièrement lourdes voire vulgaires, à la décharge de l’auteur (sic !), il faut reconnaître que de nombreux écrivains étaient de chauds lapins. Certaines historiettes ne m’ont carrément pas semblé crédibles, comme celle où Renoir, Rodin et Proust se retrouvent dans une même loge au théâtre et font tellement preuve de courtoisies pour savoir qui s’assoira le premier, que la pièce se termine avant qu’ils ne se soient mis d’accord. D’autres sont incohérentes, voir p.235, la querelle entre les Anciens et les Modernes. Au milieu de tout cet étalage subsistent néanmoins des informations instructives parfois : savez-vous que la leucoséphobie est la peur de la page blanche, ou bien qu’Emile Verhaeren le poète, mourut écrasé par un train en gare de Rouen, suite à une bousculade entre ses admirateurs ?
Un livre gentillet et souriant, qui ne gagne qu’à être picoré de temps à autre, plus que lu d’une traite, tout en n’étant pas indispensable.