Magazine Cinéma

12 years a slave - 7,5/10

Par Aelezig

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Un film de Steve McQueen (2013 - USA) avec Chiwetel Ejiofor, Michael Fassbender, Lupita Nyong'o, Benedict Cumberbatch, Paul Dano, Sarah Paulson

L'ignominie humaine. Qui a encore un bel avenir.

L'histoire : Quelques années avant la guerre de Sécession. Solomon est un noir affranchi, libre donc. Il vit tranquillement avec sa famille dans un état du Nord. Mais il est un jour kidnappé. Depuis que l'esclavage est remis en question, les états du Sud viennent à manquer de main d'oeuvre, les noirs affranchis, ou pas, fuyant vers le Nord. Un commerce existe donc pour enlever des hommes libres et les vendre aux planteurs. Solomon va ainsi vivre douze ans en enfer avant de pouvoir retrouver sa famille.

Mon avis : Ce film multi-récompensé est excellent, certes. Mais j'avoue avoir été un tantinet déçue par rapport à tout le battage médiatique. Cela me fait l'effet de ce poisseux et collant politiquement correct qui enrobe désormais toute notre culture. L'esclavage des noirs aux Etats-Unis, sujet tabou ; n'importe quel film sur le sujet sera porté aux nues. Ca m'agace un peu. Comme l'a rappelé, avec une légère ironie, Innaritu aux récents Oscars, la cause des latinos mérite aussi qu'on s'y intéresse, et puis les Amérindiens (à quand un bon film sur ce sujet ?), et puis les gays, et puis les femmes...

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Loin de moi l'idée de banaliser cette horreur que fut l'esclavage aux Etats-Unis. Mais le film reste bien classique et je ne peux le qualifier de chef d'oeuvre. Tout au plus une triste histoire, bien racontée, bien interprétée, sur les souffrances d'un homme. Une histoire vraie, en plus. Mais il y a dû en avoir des milliers comme ça... Et il en existe d'autres à l'heure actuelle.

En fait, je préfère les films où l'on dénonce ce qui se passe AUJOURD'HUI. Les leçons d'histoire, c'est bien, mais l'actualité prouve chaque jour qu'elles ne portent pas les fruits attendus, puisque la cruauté humaine continue, partout, encore et toujours. Il me semble que les gens seront plus sensibilisés par des faits qui se passent maintenant que dans le passé ; bien des gens ne sont pas fans des "cours d'histoire" ; leur mettre le nez dans la misère actuelle me paraît plus efficace.

Mon cher et tendre a même trouvé le moyen de plaisanter. En voyant arriver Brad Pitt (très court rôle), puis Solomon qui se confiait à lui, il s'est écrié : "Ah ! Celui-là tu peux lui faire confiance, va. C'est un bon gars, Brad ! Avec Angie, ils vont te tirer d'affaire." Rire jaune, mais rire quand même...

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Pour vous dire que tout ça reste un peu cliché, un peu série télé convenue. A mon avis.

Je n'ai pas été "secouée". Pas émue aux larmes, malmenée, violentée, comme devant Mon nom est Tsotsi, par exemple, que je voudrais bien revoir, et qui me vient en tête ce matin, je ne sais pas pourquoi.

Je vous passerai les critiques exagérément enthousiastes des politico-corrects ; vous devinerez aisément ce qu'il y a dedans. Il n'y a que Les Cahiers du Cinéma qui osent le mot qui fâche : conventionnel.


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