Il a lieu tous les mardis après-midi à 14 heures 30 pétantes, de décembre à mars. On y vient de très loin et la foule se presse sur la place principale qui est noire de monde dès 14 heures. Les connaisseurs savent qu'ils auront quelques secondes pour remporter le contenu du panier qu'ils auront repéré bien avant. Il ne s'agit pas de louper l'affaire.
Lalbenque est le seul marché où la truffe se négocie. Et la fourchette est large. Aujourd'hui ce sera entre 350 et 700 euros, selon la qualité et le bon vouloir des deux parties. Il y a trois semaines on était presque en surproduction et on pouvait l'acheter à 250 euros. Mais les cours se sont envolés depuis. Même avec une bonne oreille on n'entend rien car tout se décide avant le début des opérations, l'acheteur glissant un petit papier au vendeur sur lequel il a écrit la somme qu'il compte mettre. Ce sera le plus offrant qui emportera le contenu du panier. Car si on discute le prix on ne marchande pas la quantité. C'est tout ou rien.
Celui qui ne veut qu'une truffe devra l'acheter sur le marché au détail, devant le bar. Il ne pourra pas négocier le tarif et l’obtiendra à 1000 euros le kilo, disons 100 euros les 100 grammes, ce qui est le poids moyen d'un sachet.
J'étais postée derrière la corde, face aux producteurs, alignés en rang d'oignons avec leurs jolis paniers, mettant en valeur leur récolte sur des torchons blancs et rouges.
L'article est long, avec beaucoup de photos. Alors pour le lire en entier il faudra cliquer sur "plus d'infos". Vous pourrez regarder l'ensemble des clichés en les faisant défiler en diaporama après avoir ouvert la première photographie.Les vendeurs sont alignés par ordre d'arrivée, leur panier posé devant eux. L'ambiance est joyeuse, le sourire facile mais on sent que tout le monde est aux aguets. Mon voisin s'inquiète du poids ... et s'entend répondre qu'avec le soleil ça a pu perdre 50 grammes. Au prix où c'est vendu la différence est de taille !Même si les acheteurs sont maintenus à distance par une corde tendue, ils ont le loisir de discuter avec les vendeurs et même de tendre le bras pour humer les champignons ou vérifier leur état.L'air embaume la truffe, mais pas que ... il y a des personnages hauts en couleur qui fument d’énormes cigares. (article en cours de rédaction ... il sera fini demain mais vous pouvez déjà apprécier la visite ...)tartine beurrée à la truffe certificat d'identification
La corde est tombée. Les transactions battent leur plein.
Les calculettes chauffent. Les billets passent de main en main. Il faut dire que tous les règlements se font en liquides, devant la porte du trésor Public qui reste fermée puisque ce marché est une "exception". Ni TVA, ni facture !
Par contre on va en général vérifier le poids réel, en face, sur la balance officielle, ce qui permet du même coup de secouer la terre qui a pu s'accrocher par mégarde. On plaisante mais on surveille : attends, que je pèse pas la carte d'authentification dit celui-ci.Ce n'est pas très glamour mais les champignons sont ensuite transférés dans un vulgaire sac en plastique. Si c'est le panier en osier et le torchon qui vous intéressent vous repasserez ...
A vue de nez il y en bien un kilo au bout du bras ... et attention la truffe ne se garde pas au-delà d'une quinzaine de jours sans être mise en conserve. Il existe des vendeurs trop groumands qui pourraient bien repartir avec leur panier.
Alexis Pélissou a cédé son restaurant mais il demeure un habitué des lieux, toujours reconnaissable à ses belles moustaches. C'est un des chefs qui ont le mieux célébré la truffe dans tous ses états, y compris en desserts.
Il est temps d'aller visiter la ville ...
A l’office du tourisme
Le pigeonnier