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The Riot Club de Lone Scherfig avec Max Irons, Sam Claflin, Douglas Booth, Sam Reid, Ben Schnetzer, Holliday Grainger

Par Kojimaemi

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L'histoire: The Riot club, nom donné en l'honneur de Lord Riot, mort à cause de son libertinage, représente des siècles de débauche et d'orgies de la part de la fine fleur anglaise. Ses membres, des élèves d'Oxford, sont triés sur le volet parmi les plus riches et les plus intelligents. Après avoir été testés, Alistair et Miles sont admis au sein du prestigieux club.

Sorte de Gossip Girl made in England, The Riot Club permet de donner un aperçu sur les occupations de la jeunesse dorée à Oxford. Les dix membres du club sont aussi brillants que fêtards, et braillent des vers en latin tout en vidant des litres de vin et de champagne. Ils mangent à en vomir, boivent à en vomir, reniflent de la coke, prétextant profiter de leurs études pour faire tout ce qu'ils ne pourront plus accomplir une fois embarqués dans la vie active. Même s'ils sont snobs au possible, ils restent des gamins attachants qui peuvent se permettre de s'amuser à n'importe quel prix. C'est du moins ce qu'a l'air de penser Miles quand il rejoint la troupe de joyeux lurons. Lui est moins à cheval sur les conventions qu'eux et il n'a pas honte de sortir avec Lauren, une jeune femme issue d'un milieu beaucoup plus modeste. L'autre nouveau venu est Alistair, un jeune homme toxique et mal dans sa peau qui va mener le club à sa perte lors d'une mémorable bacchanale.

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Sans être foncièrement mauvais, The Riot Club est un film raté parce qu'il avait un potentiel non négligeable et manque de beaucoup sa cible. D'abord, la construction de l'intrigue manque d'efficacité et au final, l'ensemble de l'histoire n'est pas équilibré. Le début du film présente les différents personnages, met en scène l'intégration des nouveaux membres et amène à l'orgie, véritable climax de l'histoire. La scène de ce dîner est interminable par rapport à ce qui précède. Ou alors ce qui précède est trop superficiel par rapport au repas qui s'éternise. J'aurais presque préféré que le film soit un huis-clos focalisé sur ce repas. C'est ce qui a le plus de sens. Parce que dans cette partie du film, on a tous les ingrédients qui permettent d'ajouter de la tension à l'histoire. Une simple beuverie, en queue de pie certes, tourne au drame grâce à l'explosion de rancoeurs, l'inhibition due à l'alcool, la confrontation entre les gosses de riche et un honnête travailleur... Les autres informations auraient pu être apportées d'une manière différente (sous forme d'analepses, de souvenirs,...) et on n'aurait pas eu l'impression que la réalisatrice comblait les trous autour de la scène du dîner. Le malaise et la violence latente qui se dégagent de cette scène n'en auraient été que plus puissants et le sujet aurait été plus percutant, amenant inexorablement à la destruction parce que c'est le fatum.

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L'autre problème, c'est la construction des personnages et en particulier celle d'Alistair. Le jeune homme déteste copieusement Miles mais on ne sait pas pourquoi. A peine peut-on le déduire (la jalousie?) ; alors que cette haine est un des éléments centraux du film puisque le but d'Alistair est de détruire Miles. Sous des dehors timides, il est plutôt odieux et manipulateur, revanchard et provocateur. Ce qui déclenche son mépris pour le reste du monde est un mystère. Il est soudainement affublé d'un sentiment de supériorité au beau milieu du film, ce qui est déroutant pour le spectateur. Soit le jeune homme cachait bien son jeu, soit on se moque de nous. Les autres membres du club ont assez peu de personnalité et sont la parfaite incarnation des héritiers riches et insouciants. De temps en temps, des points intéressants de leur caractère sont soulignés, comme le léger mépris de l'un face à l'origine grecque de Dimitri. Sauf qu'on n'en tire aucune conclusion, l'information n'est pas exploitée. Alors pourquoi l'aborder si on s'en fout? Pareil pour l'attirance d'Hugo pour Miles. A plusieurs reprises, ils évoquent une aventure qu'ils auraient eu quelques années plus tôt mais cela ne débouche sur rien. Il n'y a que l'amourette de Miles avec Lauren qui trouve finalement un sens.

Et dernier point... Je ne comprends pas le but du film. Dénoncer l'attitude de gamins privilégiés qui font ce qu'ils veulent parce qu'ils ont de l'argent plein les poches? Mais ça, tout le monde le sait déjà. Et que ce sont les braves gens qui trinquent pour leurs erreurs? Ce n'est pas nouveau non plus. Il y a bien l'allusion au pouvoir de la confrérie créée autour du Riot Club, sorte de Franc-Maçonnerie plus confidentielle,... Si c'est une véritable de critique de la société, ça manque de mordant. Et puis c'est tellement manichéen, et donc caricatural, au final.

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Heureusement, tout n'est pas perdu grâce au casting, bien que quelques uns des acteurs soient insipides et interchangeables. Max Irons (fils de Jeremy) est plutôt crédible mais je lui préfère Sam Claflin qui parvient à montrer par son jeu ce que le scenario oublie de dire (notamment son ressentiment envers Miles). Sam Reid (Hugo) apporte également par ses regards tendres ou tendus plus de consistance à son personnage. J'aurais aimé qu'Holliday Grainger et Ben Schnetzer puissent davantage s'exprimer parce qu'ils ont tous les deux beaucoup de talent.

Au final, ce film n'est pas assez... Pas assez drôle, pas assez grinçant, pas assez insolent, pas assez construit, pas assez malsain. On touche une bonne histoire du bout des doigts mais la réalisation a pris un mauvais chemin.


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