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Blur so far : 1991-2003

Publié le 26 février 2015 par Heepro Music @heepro

Ne disons rien sur Blur en 2015, attendons ce qui nous attends. Mais quelle surprise ! Les quatre réunis, après tant d’années, et quelques concerts devant des dizaines de milliers de fanatiques en ébullition, ne l’oublions pas. Tiens, je dis ça mais finalement, c’est moi qui n’avais pas fait attention au fait qu’ils nous avaient un peu prévenus. Retour aux sources en sept albums.

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Blur {Leisure}
C’est en 1991 que tout a commencé pour Blur. Oui, dès le premier album, dès le premier single, toujours aussi populaire, le culte « She’s so high », le style Blur s’impose déjà, la voix de Damon Albarn nous charme.
Personnellement, Leisure reste l’album le plus faible de Blur (même si j’imagine aisément que d’autres groupes rêveraient d’avoir commencé avec un tel album) et n’a, rétrospectivement, que peu d’intérêt si ce n’est celui de nous donner envie d’avancer tout de suite dans leur discographie qui, dès son successeur, est d’un niveau rarement atteint par d’autres.

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Blur {Modern Life Is Rubbish}
Le premier grand album de Blur est, un peu à l’instar du quatrième album des Anglais, dans l’ombre de l’opus de 1994. Pourtant, qu’il est jouissif !!! Malgré sa pochette pas très attirante de prime abord, la furie du groupe fait du bien, déménage même. Si vous vous sentez un peu téméraire, il vous suffira d’initier une tentative discrète d’écoute de l’album par le tout premier morceau « For tomorrow » et, comme moi, vous ne pourrez plus arrêtez le métro !
À mon humble avis, Modern Life Is Rubbish est assurément l’album-clé de Blur, un résumé parfait de la Brit pop en extase et avec une candeur proche de l’humilité qui ne quittera finalement jamais les quatre membres du groupe.

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Blur {Parklife}
L’un des plus grands albums britanniques de tous les temps, emblème d’une Brit pop alors dévastant tout sur son passage, Parklife n’a plus rien de nouveau à nous révéler. Il faut alors lui enlever toutes ses couronnes, bien trop lourdes, pour pouvoir l’écouter comme un album normal, ce qu’il est. Un splendide album, certes, mais un album normal quand même.
Si vous avez de la chance, je vous conseille de chercher la version de « To the end », ici avec Laetitia Sadier au chant, sur laquelle Françoise Hardy nous fait frémir. Et dans ce nous, il faut inclure les membres de Blur, dont Damon Albarn fan inconditionnel de la chanteuse française.

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Blur {The Great Escape}
The Great Escape a beau avoir été un succès commercial, il se trouve néanmoins presque toujours relégué juste derrière l’album auquel il succède. Certes, il possède avec son prédécesseur un éclectisme vivifiant et l’une des meilleures intros des années 90, et la meilleure de leur discographie grâce à « The universal ».
Ailleurs, c’est du Blur en excellente forme. Avec par exemple un certain Ken Livingstone en narrateur sur « Ernold Same », c’est-à-dire celui qui deviendra le premier maire de Londres quelques années plus tard.
Attention au requin qui nage dans les profondeurs…

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Blur {Blur}
1997 est une année fantastique pour Blur… et pour Blur. À ce propos, on ne reviendra pas sur leur énormissime tube « Song 2 ». Beaucoup adore ce cinquième album du groupe anglais, le jugeant notamment moins pop donc plus rock. Quoi ?! Oui, il y a eu nombre de critiques le trouvant justement réussi car possédant un je-ne-sais-quoi d’américain. Quoi ?!
Bref, à mon avis, Blur est l’un des albums de Blur les moins évidents si l’on s’attend à quoi que ce soit. Il faut oublier ce qu’ils ont fait avant, ne pas penser non plus à la suite. Blur doit se suffire à lui-même pour être compris d’abord, apprécier ensuite. Il n’a pas été enregistré en partie en Islande par hasard…

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Blur {13}
Pour certains fans, farouches dirons-nous, 13 est un peu le dernier album de Blur puisqu’ils sont encore tous les quatre à sa sortie en 1999. Et si on ne peux être d’accord avec eux sur ce point, je dois avouer qu’il y a quand même un peu de quoi se demander s’ils n’auraient pas un tout petit peu raison quand même. Mais juste un petit peu.
En effet, 13 est entouré de toute une aura exceptionnelle. De son titre, simplement copié sur le nom de l’un des studios d’enregistrement que Blur squatte depuis un bail déjà. La production de William Orbit est aussi efficace qu’imperceptible quand on connaît la musique de l’artiste électronique qu’il a été. Et la pochette est tout simplement l’œuvre de Graham Coxon (plus exactement, un détail d’une peinture intitulée « Apprentice »), nous montrant que Blur est peut-être un groupe de pop, mais surtout pas un groupe comme les autres pour autant.
Pour ma part, je suis totalement certain que s’il était sorti quelques mois plus tard (i.e. en 2000), 13 serait considéré d’une toute autre façon. À bon entendeur.

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Blur {Think Tank}
En 2003, le départ de Graham Coxon était devenu inéluctable. Pour autant, alors qu’on aurait cru Blur terminé le quatuor allait continuer et devenir un trio, ce qui fit dire à certain que ce n’était peut-être déjà plus vraiment Blur. Notamment, suite au succès (énorme !) de Gorillaz, et Think Tank fut, un peu sans réfléchir, vu comme une sorte d’album de Damon Albarn déguisé. Comme cela était réducteur ! Et, surtout, un cruel manque de respect pour Alex James et Dave Rowntree, comme si seuls Coxon et Albarn avait été les poumons du groupe.
À noter : le dernier titre, « Battery in your leg », est une composition des « quatre » mousquetaires. Par ailleurs, William Orbit a produit l’un des titres, « Sweet song ». Quant à Norman Cook, que certains reconnaîtront plus facilement derrière son pseudonyme Fatboy Slim, a lui aussi aidé à produire des titres, à savoir « Crazy beat » et « Gene by gene ». L’acteur anglais Phil Daniels chante sur le morceau caché « Me, white noise ».
Il est vrai que Think Tank avait, jusqu’à il y a peu encore, tout pour être l’ultime album de Blur.

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Après le premier album solo de Damon Albarn l’an dernier, la nouvelle lancée en janvier d’un nouveau Gorillaz, l’imminence d’un album de Blur fait déjà pâlir du monde. Le visuel choisi est particulier, mais on devine vite que c’est là tout le style de Blur. En attendant, il y a de quoi s’occuper avec leur discographie, histoire de mieux appréhender ce nouveau cru.

(in heepro.wordpress.com, le 27/02/2015)


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