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STALINGRAD, par Antony Beevor

Par Mpbernet

La critique de Claude :

Beevor

Je continue ma découverte de ce grand historien qu’est Antony Beevor, avec Stalingrad, paru en 1998 et revu en 2011.

Pour décrire la réalité, il ne se contente pas des grands faits politiques et militaires, mais, au prix de recherches longues et acharnées, il nous fait partager le point de vue des acteurs sur le terrain, même et surtout des plus modestes, qui sont aussi les sacrifiés.

C’est ainsi qu’il a utilisé les lettres à leurs familles des soldats soviétiques et allemands, les rapports des médecins et des aumôniers, ou les comptes-rendus d’interrogatoires du NKVD (la police de Staline) pour traduire la réalité des bunkers glacés, des usines ruinées du centre ville, plus tard des hôpitaux et des camps de prisonniers .

Il fait aussi un portrait détaillé des grands acteurs – les généraux allemands plus que les soviétiques, car le secret stalinien a dû tarir les sources sur la personnalité des chefs militaires.

Stalingrad, c’est un immense piège, d’abord pour Hitler, qui vient en décembre 41 de manquer sa cible, Moscou, et cède à la fascination du pétrole du Caucase : il s’enfourne dans le « chaudron » (« Kessel ») où il perdra la guerre en usant ses forces ;

C’est un piège surtout pour les combattants des deux bords , les jeunes soviétiques de tout l’Empire précipités dans le chaudron alors qu’ils sont à peine instruits militairement, et les allemands trop surs d’eux, et déjà coupables de crimes de guerre, qui vont être privés par leur encerclement des approvisionnements indispensables à la guerre moderne (essence et munitions). Tous sont en butte au froid, à la faim, aux puces porteuses du typhus, aux effrayantes attaques de chars, à la captivité sans limite prévisible.

Quelques chiffres : de juillet 42 à février 43, les russes ont enregistré autour de Stalingrad 485 000 morts, et les allemands 225000, alors que du 21 février au 19 décembre 1916, français et allemands avaient perdu respectivement 163 000 et 145 000 soldats tués à Verdun.

Beevor démonte les raisons de la victoire russe : le courage sacrificiel des soldats, et la mobilisation de l’appareil industriel soviétique, capable, par exemple, de produire, en 1942, 2200 chars par mois quand l’industrie allemande en sortait 500.

Donc un livre passionnant pour tous ceux qui s’intéressent à la Seconde guerre mondiale.

Stalingrad, récit de Antony Beevor, en édition anglaise de poche Penguin Books, 500 p.,7,60 €


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