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BENJAMIN CLEMENTINE – At least for now (2015)

Publié le 27 février 2015 par Papasfritas69

Benjamin Clementine - At least for now

De qui parle-t-on ? :

Musicien et chanteur Anglais, également poète à ses heures.

De quoi parle-t-on ? :

Mélange mélancolique de pop et de musique classique, appelé par certains spécialistes Chamber pop. L’influence d’Erik Satie, déjà ressentie dans le jeu d’Agnes Obel, suinte de ce piano entêtant conduit à la perfection.

Rythme :

-   Je me suis endormi dans mon fauteuil

-   Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-   Mes pieds se mettent à bouger

-   Je me lève et je fais la danse de l’épaule

-   Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

Les chansons sont très lentes mais la voix grave et gutturale de Benjamin Clementine rehausse un peu le rythme de cet ensemble.  

Accessibilité :

-   Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

-   Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-   Mélodie agréable mais sans aspérité

-   Les refrains entrent directement dans ma tête

-   Que des hits taillés pour les stades

Même si ces mélodies sont immédiatement accessibles, l’écoute prolongée d’At least for now permet d’apprécier à sa juste valeur la profondeur de ce chant merveilleux.

Audience :

-   Musique que madame me demande de réécouter

-   Peut-être écouté en famille sans déranger madame

-   Madame s’en va quand je l’écoute

-   Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

-   Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

Le succès public (surtout en France) est déjà conséquent. Il faut dire qu’il n’y a pas de points faibles sur cet opus et beaucoup de très grands moments comme London, Cornerstone ou Nemesis.

Qualité audiophile :

-   J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

-   Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

-   S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)

Cet opéra pop s’adapte difficilement au format compressé.

Conclusion :

-   Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

-   Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

-   Je l’écoute facilement mais sans émotion

-   J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter

-   Il tourne en boucle sur ma platine

Les médias sont friands de ces chanteurs de rue repérés un peu par hasard et qui affolent la webosphere. Mais souvent cet attachement, certes fort louable, ne résiste pas au révélateur du premier album studio.

Après quelques singles forts prometteurs, Benjamin Clementine s’essaye donc à son tour à cet exercice périlleux. Dès les premières notes de Winston Churchill’s boy on comprend très vite que le Londonien réussit son pari et qu’il confirme tous les espoirs placés en lui. Inconditionnel assumé d’Erik Satie, Clementine manie le piano à la perfection et ces ballades mélancoliques, magnifiées par sa voix de ténor, nous font vibrer de plaisir jusqu’aux derniers accords de Gone. La fragilité de ces chansons, inversement proportionnelle au physique de gaillard de l’Anglo-ghanéen, et cet amalgame rare de musique lumineuse et de chant monstrueux est évidement à rapprocher des quelques spécialistes contemporains en la matière que sont Antony Hegarty ou Agnes Obel pour le pendant féminin.

Quand le buzz autour d’un artiste est aussi justifié que dans le cas de Benjamin Clementine, on peut considérer qu’internet devient alors un outil caritatif capable d’adouber les plus méritants. Après avoir fait le bonheur de festivals renommés et élitistes comme les Francofolies, les Transmusicales ou le Montreux Jazz festival, il vient d’être justement récompensé par la Victoire de la musique de la révélation scénique.


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