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Le Père La Mère

Publié le 03 février 2015 par Morduedetheatre @_MDT_

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Critique de La Mère, de Florian Zeller, vue le 30 décembre 2014 au Théâtre Hebertot
Avec Catherine Hiegel, Jean-Yves Chatelais, Eric Caravaca, et Olivia Bonamy, dans une mise en scène de Marcial di Fonzo Bo

Je n’aime pas les pièces de Florian Zeller. J’ai compris que je n’aimais pas son écriture le jour où j’ai vu La Vérité ; qu’il ne parvenait pas à me montrer où il voulait en venir lorsque j’ai vu Le Père ; et qu’il ne changerait pas ce style indécis et brouillon le soir où j’ai vu La Mère. Croyez-le ou non, la prochaine pièce de Zeller montée s’appelle Le Mensonge… Alors, à quand le renouvellement ? Pourtant, j’ai fait preuve de bonne volonté, puisque je ne suis pas restée sur mon premier avis : j’ai essayé de comprendre pourquoi il était joué. Mais rien à faire, ça reste pour moi du théâtre facile et sans but. Heureusement, et allez savoir pourquoi, ses pièces sont toujours jouées par des grands acteurs. Ici, sans Catherine Hiegel, il n’y aurait vraiment rien à sauver.

J’ai eu l’impression de réassister à la représentation du Père. Ici, pas question d’Alzheimer (quoi que…), mais d’une mère qui aime trop son fils. Elle en est folle, si bien que ça l’obsède. Mais ce que je n’ai pas compris, c’est pourquoi les scènes sont jouées deux fois. Chaque scène terminée est reprise du début et se déroule différemment : la mère adopte alors un comportement totalement opposé à celui qu’elle avait pu montrer précédemment. Quelle est la « vraie » scène ? Et surtout pourquoi ces deux versions ? Florian Zeller n’a-t-il pas su laquelle était la meilleure, et c’est à nous de faire un choix ? Une telle proposition est bien trop proche de celle du Père, où cette fois ce n’était pas les scènes mais les personnages qui étaient échangés… Si bien qu’on ne distinguait pas non plus le vrai du faux. Mais si au moins on comprenait le but d’un tel échange, ici, ça ne fait pas sens.

Je ne vais pas déblatérer sur un spectacle qui me laisse finalement que peu de souvenirs, mis à part quelques scènes où Catherine Hiegel, femme impuissante face à des sentiments bien trop intenses, semblait porter le texte plus haut que lors du reste de la pièce. Impressionnante lors de ses accès de fureur, émouvante lorsqu’elle parle de ses ressentis, poignante lorsqu’elle est face à son fils, l’actrice parvient à tirer les quelques qualités insoupçonnables de ce texte. J’en retiendrai tout particulièrement un regard puissant, à la fois torturé et déterminé, parfois déchirant, comme appelant au secours. Que Catherine Hiegel soit une grande actrice, on le savait déjà. Mais on l’attend maintenant dans des rôles où non seulement son personnage, mais le reste de la pièce vaut le détour.

Pour la grande Catherine Hiegel, je peux dire oui. Mais on aimerait la voir dans un rôle de monstre un peu plus effrayant, puisque telle semble être l’ambition. ♥ 

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