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Joseph D'Anvers: les matins blancs, son meilleur album?

Publié le 02 mars 2015 par Filou49 @blog_bazart
02 mars 2015

matins blancs

J'ai découvert Joseph D'Anvers il y a presque dix ans avec son premier album, Les Choses en face, un album chanté totalement en français mais plus d'inspiration folk que de variété française proprement dite.

Agrémenté de quelques jolies cordes en surplus sur plusieurs titres, son univers me faisait un peu penser à Miossec, un peu à Dominique A, un peu aussi à Daniel Darc, bref un opus mélancolique et presque onirique, truffé de quelques petites pépites, dont "Paris s'allume sous mes pas",  ou bien encore ce très beau "Nos jours heureux" :

Joseph d'Anvers - Nos jours heureux

Si j'avais été épaté par la grande variété des mélodies, la justesse des textes, et la belle mélancolie sous jacente du disque, les deux albums suivants - son deuxième " les jours sauvages", et même le troisième opus "Rouge Fer"-, versaient trop dans le rock et leurs textes souvent trop abscons, m'avaient un peu perdu, et visiblement je n'étais pas le seul à penser cela.

 En effet, l'ancien ingénieur du son  travaillant dans le cinéma n'a malheureusement pas connu avec ces deux albums suivants un franc succès, sa maison de disque "Atmosphériques" choisi en 2013 de rompre son contrat avec l'artiste, mais un peu comme Alain Chamfort l'avait fait avec lui, loin d'avoir les ailes brisées par cette rupture, Joseph d'Anvers en a profité pour se ressourcer et offrir à ses fans un nouvel album, Les Matins Blancs, totalement autoproduit et financé par le financement de participatif, sans doute, son meilleur disque à ce jour.

 

joseph

Même si dans son ancienne maison de disque, Atmosphériques, l'artiste racontait à qui veut l'entendre qu'il y était totalement libre, il avait quand même envie d’être en phase avec la ligne éditoriale de cette maison de disque, alors que désormais, l'on sent que cette absence de chaines a permis à Joseph d'Anvers de se retrouver totalement et d'offrir un album de très grande qualité.

 En effet, contrairement à son précédent, Joseph d'Anvers n'a jamais chanté aussi haut, aussi clairement, alors que certains de ses précédents albums affichaient une tessiture plus grave dans la voix,  et semblaient du coup murmurés, plus fermés.

 Oublié (ou presque) le "parlé chanté" qui lassait un peu sur la longueur et faisait un peu trop penser à  une copie du Daniel Darc, Joseph D'Anvers ose enfin chanter à poumons ouverts, même si on n'est évidemment ni chez Lara Fabian ni chez Metallica!!

 En un seul mot, Les Matins Blanc est l'album le plus solaire (même si les mots "nuits" et "pluies" reviennent souvent dans les textes),  plus accessible, comme l'illustre ce très beau "Petite "qui ouvre très joliment l'album avec une pluie de cordes à faire vibrer les cordes, justement, mais les plus sensibles d'entre elles.

Joseph D'Anvers - Petite - Officiel

Même si "Petite" ne nous le montre pas forcément, il est évident que sur ces "matins blancs, la voix de Joseph n'a jamais été aussi belle, forte, les arrangements jamais aussi élégants, et si les thèmes restent les mêmes ( la rupture amoureuse, les hommes bléssés, la solitude dans les villes...), la présence à l'écriture de pointures comme Dominique A, Miossec (les références que je citais plus haut) et même de Lescop, pour un titre "Marie", un titre très entrainant et très addictif,  plein de sensualité et de chair.

Car, plus que jamais, maintenant que la voix ose affirmer clairement les textes, Joseph et ses comparses ont voulu soigner l'écriture,  avec des refrains pour une fois clairs et entrainants, et des paroles très soignées qui mettent en avant une belle poésie urbaine et sensorielle, et pour une fois, ose des vrais refrains, de ceux qu'on a souvent en tête après les avoir écouté juste une fois.

 Dans ce nouvel album, on y ressent parfois une gravité, parfois une tristesse ("Chaque nuit en son temps", "La Nuit je t’aime quand même", écrit par Miossec on reviendra dessus cet après midi), très joliment orchestrée, et arrangée avec des doigts d’orfèvres.

Sur plusieurs morceaux, les cordes embrasent les textes enflammés de l'auteur compositeur et de ses paroliers occasionels, tandis qu'en revanche pour le dernier titre "Regarde les hommes tomber", seule l''épure du piano accompagne un texte dur et percutant sur la folie des hommes  (là encore j'en reparle avec lui dans l'itw qu'il m'a consacré).

 Assurément de la très belle ouvrage, et de la très belle chanson française, dans le sens le plus noble du terme, et l'on aimerait beaucoup que cet album, malgré le peu de promotion du à ces conditions de totale liberté, permette à Joseph D'Anvers d'accéder à une popularité qu'il n'a malheureusement pas (encore?).

J'ai l'impression qu'un frémissement médiatique et public accompagne ce 4ème album, espérons qu'il ne soit pas un simple feu de paille...

 Et comme j'ai adoré cet album, je reviens très vite aujourd'hui même pour vous en reparler avec une iTW exclusive de l'artiste!

  Et je vous laisse  avec Surexposé ce premier single extrait de l'album : un bon refrain, une mélodie prenante, un clip hypnotisant, bref, ce  "Surexposé", qui fait penser à du Daho et surtout à du Bashung période "Gaby" est un excellent choix pour lancer cet album sur les ondes:

 Joseph d'Anvers - Surexposé (clip officiel)


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