On est mardi, et à la page 31 de mon livre en cours de lecture, j'ai trouvé ce passage. Je l'ai dépassé à peine, alors je n'en sais pas plus que vous, et je me trouve fort intriguée :
Ma mère paraissait indifférente et lasse. Elle me regarda soudain avec un sourire inattendu, qui était en fait le sourire attendu, et je sus qu'une nouvelle était arrivée pour moi, tombée du paradis. Et à mon idée, la voyant si fatiguée qu'elle semblait avoir renoncé aux émotions, à celles qu'on reçoit comme à celles que l'on donne, la nouvelle ne pouvait être que d'importance. Ce jour-là, j'ai exhumé des couches inférieures de mon vestiaire la plus belle pièce de mon archéologie intime.
Cet extrait provient d'un roman de Jean-Louis Ezine : Les Taiseux. Comme son nom le laisse présager, il se concentre sur tout ce qui vit et tremble hors des mots. Le narrateur et sa mère vivent chez M. Ezine. Le narrateur ne connaît pas son père mais si sa mère ne lui en parle jamais, elle dispose petit à petit, dans les poches de ses vêtements, des indices et traces de cet homme inconnu. Bribes à bribes, le petit garçon se construit une rêverie sur ses origines.
A voir ce que cela donnera par la suite !