Je profite de mes deux heures de trajet chaque matin pour lire parfois quelques gratuits. J'ai ainsi découvert que la France a été à nouveau rappelée à l'ordre pour ne pas interdire les châtiments corporels fermement et notamment la fessée. D'après le Conseil de l'Europe, la France viole la Charte sociale européenne.
Je suis très partagée. J'ai déjà écrit plusieurs fois sur l'éducation de ma fille, celle que j'avais pu recevoir, mes partis pris etc. Je suis une adepte des principes suivants :
- prendre le temps d'expliquer même si l'enfant est tout petit et qu'on pense qu'il ne comprend pas
- toujours écouter et favoriser la parole de l'enfant
- avoir des moments de qualité chaque jour
- la force physique ne sert à rien
- le climat doit être favorable et de confiance
Je suis sans doute naïve mais je me dis qu'en considérant l'enfant, en le respectant comme un adulte on peut déjà arriver à désamorcer de nombreuses crises.
Chez nous, le pire des punitions fut de dire à notre fille d'aller crier ou pleurer dans sa chambre, qu'on ne voulait pas qu'elle nous casse les oreilles !
On la laisse se calmer et nous aussi car la vérité est que ça tape sur les nerfs... Et au bout de quelques minutes on va dans sa chambre et on parle : que s'est il passé, pourquoi, est-ce qu'elle est fâchée ou triste etc. On l'incite à mettre des mots sur ses émotions qu'elle a le droit de ressentir ! Un peu moins facile quand la crise est en public !
Bref, le dialogue.
Les fois où je m'énerve, oui je suis humaine, j'ai remarqué que ça montait en escalade : je crie, elle crie, ça m'énerve, ça l'énerve... Pire !
Pourquoi je dis tout ça? Je suis convaincue que le " physique " n'est jamais la solution. On le dit pas assez à l'école lors des bagarres. On laisse faire en pensant que ça fait partie de l'expérience, des rôles qui commencent à se définir entre " forts " et " faibles "... D'ailleurs, la France autorise " le droit de correction " tout en restant très vague...
Mais en même temps, je ne dis pas que j'ai la vérité absolue avec mon éducation. Qu'on puisse dire aux parents de faire comme si ou comme ça me gène. Mais en même temps je suis contre les fessée. Il n'y a pas que la fessée qui pose souci en réalité, parfois le climat compte tout autant : peur, autorité exacerbée, manque de confiance et de considération...
La fessée ne règle rien. On ne traite pas le fond du problème! On se soulage, on choque son enfant... Enfin, c'est ce que je pense. Moi j'ai pas eu de fessée mais une gifle une fois. Je suis toujours en vie, pas défigurée et je parle toujours à mes parents mais sur le momet, très mauvais ressenti : incompréhension, haine, déception...
Que la fessée ne soit pas interdite par la loi, c'est ce qu'a dit Laurence Rossignol, secrétaire d'Etat à la famille, bien. Mais qu'on veuille encore débattre et avoir une " réflexion collective "... Où allons nous arriver? Sérieusement? Ne va-t-on pas encore une fois ne toucher que les concernés? La fessée relève de l'intime, de conviction et d'opinions personnelles. C'est un peu comme la corrida, on ne sera jamais d'accord. Dans quelle mesure la décision issue du débat sera pertinente? Il faudrait amener à réfléchir à ce qui entoure la fessée :
- la fessée est elle évitable?
- la fessée a-t-elle éliminé le problème en profondeur?
- comment a réagi mon enfant à la fessée? ai-je parlé ensuite à mon enfant?
- ai-je eu des châtiments corporels étant enfant? Quels souvenirs j'en garde?
Bref il faut sans doute faire réfléchir sur soi d'abord. Pourquoi l'utiliser, comment l'éviter... Surtout ne pas s'épuiser dans ce que chacun croit... On arrive vite à une pseudo thérapie! Trop complexe à mon sens pour porter cela dans un débat national.
Et chez toi? Des solutions de punitions moins radicales que la fessée qui fonctionnent?