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Ce qu’il fallait écouter (ou non) en février

Publié le 06 mars 2015 par Wtfru @romain_wtfru

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L’heure du récapitulatif de février est arrivée. Et il y a beaucoup de choses à dire.

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L’ALBUM DU MOIS: THE DISTRICTS – A FLOURISH & A SPOIL

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L’album du mois nous ramène au début des 2000’s, époque bénie du rock où tous les groupes se nommaient « The + [insérer mention] » et envoyaient du bruit bien gras et des riffs en veux-tu, en voilà. Ces temps-là, The Districts les a très peu connu puisque les mecs n’avaient pas plus de cinq piges, étant nés en 1995… Ce qui n’empêche pas le quatuor originaire de la banlieue de Philadelphie de se réapproprier le genre avec talent.
Un album solide, truffé de tubes (4th & Roebling, Hounds et surtout le puissant Heavy Begs) malgré quelques imperfections d’inexpérience qui font aussi le charme de ce type d’essai. En lice pour le titre de révélation de l’année en attendant la suite de leurs aventures avec excitation.

The Districts – Heavy Begs

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LES IMMANQUABLES

C’est la surprise du chef du mois. « A la Beyoncé », Drake publie sans prévenir un nouveau projet If You’re Reading This It’s Too Late. Bien qu’annoncé comme une mixtape, l’objet ci-présent est plus proche de l’album, déjà parce que payant (pas con le Dreezy) mais aussi car il permettrait au canadien de se libérer de son contrat chez Cash Money avec qui les relations sont quelque peu tendues. D’un point de vue qualitatif, c’est du Drake pur jus même si un poil long et sans véritables hits pour porter le tout (on retient Jungle quand même). Sûrement pour cette dernière raison que le garçon parle de mixtape…

On reste dans la musique dite sexuelle mais on change de registre avec All We Are. Basé à Liverpool, le trio est une ode à la mixité puisque composé d’origines norvégienne, irlandaise et brésilienne. Un mélange qui se ressent dans leur musique, une pop (Liv’pool hein) saupoudrée d’un groove de soul-blues du plus bel effet. Ce premier album éponyme est une jolie réussite et devrait permettre au groupe de squatter les charts, les pubs et les séries tv avec quelques titres aussi chauds qu’entêtants.

Tame Impala, on aime bien. Alors on apprécie forcément Pond, les petits frères du groupe australien avec qui ils partagent deux musiciens. A cette touche Impala, on rajoute un esprit à la MGMT et un fond de vintage pour obtenir un Man It Feels Like Space Again des plus savoureux pour quiconque aime la musique un poil psychédélique.

Les australiens de Pond. Et la drogue.

Les australiens de Pond. Et la drogue.

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ET DANS LE RAP ALORS ?

On parlait de Drake plus haut mais une autre grosse sortie rap mainstream a eu lieu ce mois-ci avec le troisième album de Big Sean. Un opus très attendu car de la dernière chance pour le rappeur de Detroit qui n’a jamais vraiment bien exploité tout son potentiel bankable et sa chance d’être couvé par Kanye. Mais cette fois-ci le boss a décidé de ne plus seulement chapeauter le projet mais d’y mettre carrément son nez dedans. Et MAGIE, Sean sort enfin un disque cohérent. Enfin cohérent pour du commercial: des gros hits et des choses plus douteuses. Suffisant pour être son meilleur essai jusqu’ici.

Loin des spotlights GOOD Music ou Cash Money, Fashawn remporte pourtant le titre d’album rap du mois et de ce début d’année. Une résurrection due à Nas qui a fait signer l’ancien grand espoir sur son nouveau label Mass Appeal. Bien épaulé par le talent et la large palette de productions du génial Exile, le rappeur californien s’en donne à coeur joie sur cet album qui n’est pas sans rappeler les premiers Lupe Fiasco ou le Late Registration d’un Kanye. Une vraie belle réussite qui risque malheureusement de passer inaperçue.

Un peu de rap français avec le phénomène Gradur qui vient de passer son premier test grandeur nature avec son premier vrai album. Résultat ? Un vrai esprit trap avec ce qu’il faut d’énergie et de grosses productions lourdes mais troooop long (cancer du rap français) et certains textes à la limite du foutage de gueule (« suce mon bob » ?!?). Enfin ça devrait plaire aux petits.

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SINON..

– Ces sauvages d’A Place to Bury Strangers n’ont, une fois de plus, pas fait dans la dentelle avec Transfixiation. Un album qui fait beaucoup beaucoup de bruit mais qui parvient tout de même à être mélodique. Une prouesse.
– Troisième opus pour la fratrie Kitty, Daisy & Lewis qui revient aux fondamentaux après un second disque un poil décevant. Un esprit rockabilly tout à fait délicieux.
Ghostface a trouvé un bon filon avec ses albums en compagnie de bands live soul. 36 Seasons était une réussie, ce Sour Soul est un peu plus anecdotique mais on l’encourage tout de même à poursuivre sur ce chemin.
– Pour les amoureux de musique électronique, il y avait Dan Deacon ou Rone ce mois-ci. Comme souvent, on y trouve de bonnes choses mais sur tout un album on trouve quand même le temps bien long.
– Producteur de l’ombre pour Kid Cudi ou Kanye, Emile Haynie s’est peu à peu détourné du rap pour s’acoquiner avec la pop, et avec un certain succès (Lana del Rey, Bruno Mars). Du coup il s’offre un kiff avec un album de producteur, We Fall, où l’on retrouve son joli style. Manque juste le principal: des tubes.

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RIP Soulja Boy

RIP Soulja Boy


CE QU’IL NE FALLAIT SURTOUT PAS ÉCOUTER: SOULJA BOY – LOYALTY

On a toujours eu beaucoup d’affection pour Soulja. Rappeur médiocre, phénomène de foire, il avait au moins pour lui le flair de sortir des hymnes pour personnes bourrées (Crank That puis Turn My Swag On). Et on lui en demandait pas bien plus. Mais là… On ne voit pas comment le mec peut ressortir autre chose après ce Loyalty d’une infamie sans nom. Il n’y a rien: pas de hits, pas d’envie et même pas de mixage sur certains titres! La barre est déjà très haute pour le titre du plus mauvais album de l’année…

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