Titre : Marcher, éloge des chemins et de la lenteur
Auteur : David Le Breton
Éditeur : Métailié
Date de parution : 2012
158 pages
Ça fait du bien de lire ce genre d'essai. Dans notre société du " toujours plus vite ", " toujours plus compétitif ", lire ces lignes repose. C'est presqu'aussi bien qu'une promenade en forêt ou au milieu des champs. Ça requinque !
Et puis c'est très bien écrit.
Et puis on croise Nicolas Bouvier, Herman Hesse, Robert-Louis Stevenson et bien d'autres encore (des connus, des moins connus, des pas connus) qui ont écrit avant David Le Breton et qu'il cite abondamment.
Et puis c'est d'actualité, avec ce temps printanier, vous reprendrez bien une petite marche !
Voilà donc un petit livre qui fait du bien.
Et quelques citations pour le plaisir :
" Anachronique dans le monde contemporain, qui privilégie la vitesse, l'utilité, le rendement, l'efficacité, la marche est un acte de résistance privilégiant la lenteur, la disponibilité, la conversation, le silence, la curiosité, l'amitié, l'inutile, autant de valeurs résolument opposées aux sensibilités néolibérales qui conditionnent désormais nos vies. "
" La pensée flottante qui naît de la marche est affranchie des contraintes de raisonnement, elle va et vient, enracinée dans la sensorialité, l'instant qui passe. "
" La marche est inutile comme toutes les activités essentielles. Superflue et gratuite, elle ne mène à rien sinon à soi-même après d'innombrables détours. "
Et quelques anecdotes :
" Il installe " un campement par une nuit sans lune, dit-il, devant un relief que je croyais grandiose mais qui, aux premiers rayons, se révéla une décharge publique " (Tesson, 2008, 139). Dans les mêmes conditions, en Espagne également, Laurie Lee s'abrita dans un château en ruine, et le lendemain matin il découvre qu'il est " juché au bord d'un précipice " (Lee, 1994,70) "