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L’arbre à chat, un conte de Christian Merckx…

Publié le 10 mars 2015 par Chatquilouche @chatquilouche

 Le petit village ne connaissait que des catastrophes depuis fort longtemps.  Elleschat qui louche maykan alain gagnon francophonie s’abattaient sur les habitants, sans en oublier un.  Dans la contrée, on le disait maudit, et on se détournait du chemin qui y menait.

   Aucun commerçant ni colporteur n’y venait jamais et, petit à petit, le hameau s’enfonçait dans une pauvreté rare.

   Cette année avait été particulièrement désastreuse pour les agriculteurs.  Le blé, qui était la principale ressource, s’annonçait comme le plus beau jamais récolté, lorsqu’une maladie inconnue le frappa, en pleine maturité.  De partout, on voyait les étendues, d’ordinaire dorées, noircies par ce genre de charbon qui touchait les céréales, avant de les tuer.

   C’est en plein moment de ce désastre qu’un petit chat entra dans la première maison du village, en miaulant.

   Personne ne savait d’où il venait, c’était la première fois qu’on le voyait ici.  Ce qui était certain, c’est qu’il devait mourir de faim, parce qu’il n’était pas très gros.

   Malgré le drame d’un bébé touché par une maladie qui l’emportait doucement et leur pauvreté, ces gens étaient braves.  Ils préparèrent une gamelle d’eau et une autre de nourriture pour l’animal.

   Celui-ci dédaigna l’offrande, se dirigea vers le petit lit où se mourait l’enfant et, avant que quiconque eût pu faire un geste, il se frotta au bébé.  Il continua ce manège au moins cinq minutes et, au fur et à mesure, le visage de l’enfant prenait à nouveau des couleurs de vie.

   Le chat termina en lui léchant le front, sauta du lit, passa devant les parents et sortit, sans toucher aux gamelles.

   Le petit chat rendait visite tous les jours à d’autres habitants, dans l’une ou l’autre maison, et chaque fois, s’il s’agissait de personnes touchées par un malheur, après son passage, ce malheur avait disparu.  Il était béni, cet animal et les gens du village ne savaient que faire pour le récompenser.  Mais lui, inlassablement, après avoir réalisé son bienfait, s’en allait, sans toucher à la nourriture qu’on lui tendait.

   Alors, à tour de rôle, les habitants du village allaient déposer des victuailles au pied du vieil aulne, à l’entrée du village, où le chat avait élu domicile.

   Le petit chat était aussi l’ami des enfants qu’il accompagnait, matins et soirs, sur le trajet de l’école.  Personne n’avait jamais pu l’attraper, sauf le Firmin, l’idiot du village.  On l’avait souvent vu passer ses journées au pied de l’aulne, le petit chat dans ses bras.  Il prétendait qu’ils se parlaient et ça faisait rire tout le monde.

   Depuis qu’il avait élu domicile au bord du village et qu’il s’y rendait chaque jour, celui-ci ne connaissait plus aucun problème.  Il était devenu florissant, les cultures y étaient les plus belles de la région et le médecin n’y était jamais retourné.

   Ça faisait maintenant trois ans que le petit chat vivait dans son arbre quand, un jour, le père Maturin, une brute alcoolisée, qui détestait les animaux, lui donna un coup de fourche qui le cloua au sol.  Le Firmin vint le chercher, l’emmena chez lui, d’où on entendit ses pleurs, toute la nuit, qui formaient une longue plainte ininterrompue.  Au matin, son voisin le trouva mort, mais point de cadavre de chat.

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On enterra le pauvre Firmin au pied de l’aulne et, tous les soirs, un habitant du village apportait de la nourriture et de l’eau dans des gamelles qui étaient vides chaque matin.

   Si vous passez par là bas et que vous avez le regard pur et les idées honnêtes, tout au bout d’un long chemin de terre, vous trouverez un aulne.  En levant la tête, vous y verrez, tout en haut, le petit chat, dont les pattes et le corps sont faits de branches. (image prise chez gifs images over.blog.com)

   Par grand vent, on l’entend miauler depuis le village, et il le protège toujours.  Il se dit que c’est un envoyé de Dieu que Firmin priait tous les soirs pour sauver son village.

Notice biographique

Christian Merckx est né le 8 mai 1948 à Ixelles en Belgique, d’une mère avocate et d’un

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père commandant du service de renseignement du Général de Gaulle.  Il est agrégé en philosophie et licencié en psychologie de la faculté de Bordeaux.  Il a été chanteur, agent d’artiste et écrivain.

Tombé dès l’âge de 7 ans dans la poésie en écrivant des poèmes enflammés pour son institutrice, il a écrit à ce jour 37 romans et nouvelles, 25 contes pour enfants et 12 recueils de poésie.


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A propos de l’auteur


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