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Poupoupidou de Gérald Hustache-Mathieu avec Jean-Paul Rouve, Sophie Quinton, Guillaume Gouix

Par Kojimaemi

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L'histoire: Pour régler une succession, David Rousseau, auteur de polars, se retrouve coincé à Mouthe dans le Jura. Alors qu'il est en panne d'inspiration dans la ville la plus froide de France, le corps de Candice Lecoeur, une starlette locale, est retrouvé dans un no man's land entre la Suisse et la France. L'écrivain est immédiatement attiré par cette femme dont la vie et le destin tragique sont intimement liés avec ceux de Marilyn Monroe.

D'habitude, j'évite les films français mais celui-ci m'avait attirée par son aspect atypique. Je l'ai manqué à sa sortie en salles, mais j'ai réparé mon erreur avec beaucoup de plaisir. Loin de toutes les comédies un peu beauf qui inondent nos écrans mais aussi des drames intellectualo-chiants, Poupoupidou est une sorte de conte tragi-comique emballé dans une superbe atmosphère. Le décor jurassien enneigé est presque un personnage à part entière. Il est à la fois immense, oppressant, calme, glacé et menaçant... A sa façon, il façonne et transforme les personnalités. C'est aussi assez drôle de le voir représenté comme le Hollywood d'un monde parallèle. Les plans sont conçus de façon à montrer la ville comme dans un film américain, notamment lorsque David Rousseau arrive à l'hôtel pour s'y installer.

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David Rousseau... Parlons-en. Je ne pense pas exagérer en disant que j'ai adoré ce personnage. Il est un peu maladroit, cynique mais pas trop... Il a un grain de folie qui le rend attachant et certaines scènes le montrent de façon très cocasses. Jean Paul Rouve l'incarne sans fausse note (et à la lecture des commentaires désobligeants le concernant dans ce film, je pense qu'il est sous-évalué) et montre que l'écrivain est un homme plus complexe qu'il n'y paraît. Il est cependant un ressort comique qui compense l'espèce de mélancolie qui entoure l'histoire de Candice Lecoeur. Cette réincarnation de Marilyn tente d'échapper à son destin et c'est ainsi qu'elle marche dans les pas de celle qu'elle ne voulait pas suivre. L'enquête menée sur sa mort permet de faire tomber les masques derrière lesquels elle se cachait. Malgré l'esthétisme qui entoure le personnage, les divers aspects de son caractère, l'hypersensualité qu'il dégage... je n'ai pas trouvé Candice attachante. Tout comme dans My week with Marilyn, l'insistance sur la fragilité et la superficialité de la femme dont raconte la vie m'a agacée parce que cela tombe dans une sorte de complaisance bizarre et un peu malsaine. C'est dommage parce que tous les autres personnages sont bien écrits. Chacun est défini par sa petite lubie, comme le gendarme Bruno Leloup qui veut devenir policier au Canada ou la réceptionniste qui est persuadée que David Rousseau la drague, ce qui les rend drôles sans cacher une nature plus profonde.

Ajoutons à cela une bande son plutôt sympathique et cela donne un joli film bien raconté et interprété.


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