Profession: sorcière

Intéressons-nous ce jour aux dessins animés, à leur influence sur nos enfants. Qui ne se souvient avec un brin de nostalgie, de sa propre enfance et de certains dessins animés cultes ? Conçus pour égayer les enfants, mais également pour contribuer à leur donner des leçons de vie, les dessins animés se sont durablement imposés dans l'univers télévisuel et cinématographique.

Même si on y trouve un peu de tout, d'authentiques histoires de princesses, d'elfes et de fées, de gladiateurs, de science-fiction, et parfois de la pure fanfaronnade, la jeunesse actuelle pourrait-elle se définir sans ? Le plus souvent adaptés de bandes dessinées ou de littérature jeunesse à succès, les dessins animés forgent l'imaginaire de nos bouts de choux.

Toutefois, l'africaine que je suis, s'interroge sur la déclinaison de certains programmes pour enfants. En effet, il se pose comme un choc culturel avec l'utilisation abusive, voire hors de propos du terme " sorcier(ère) ". La définition que nous en donne le Larousse semble corroborer le regard et l'appréciation des africains sur le phénomène " Personne qui pratique la sorcellerie ", puis sorcellerie " Magie qui recours essentiellement à des procédés secrets, illicites ou effrayants (sorts, sortilèges, envoûtements, messes noires, pacte avec Satan, etc.) Alors, quel est le message véhiculé à nos enfants ?

Pourrait-on ne pas tressaillir si son fils ou sa fille vous annonçait le plus naturellement du monde, vouloir embrasser la carrière de sorcier(ère), plus-tard ? On me rétorquera peut-être que la langue a évolué... Eh bien ! qu'on nous indique un autre vocable pour désigner ces êtres maléfiques qui plombent nos sociétés africaines, semant tristesse, mort et désolation, afin de bien faire un clair distinguo entre magie et sorcellerie, si besoin était. Une autre solution consisterait à utiliser un vocable plus consensuel, moins sujet à polémique, pour les diffusions en Afrique.

En effet, même si un certain Harry Potter et sa bande nous ont fait sourire dans les murs imaginaires de l'école des sorciers, il n'en va pas de même pour certains phénomènes trop souvent relayés dans les commérages ou les faits divers ici chez nous.

Alors de grâce, aidez-nous à éduquer sainement nos enfants, en évitant des confusions qui ne génèreront rien de positif à la longue. Car ici sous nos cieux, devin, visionnaire, marabout ou même charlatan, ça pourrait encore passer, mais sorcier ? Hum !

" L'enfant est le père de l'homme " Sigmund Freud

" Indique à l'enfant, le chemin qu'il doit suivre, et il ne s'en écartera pas à l'âge adulte " Précepte Biblique (cf. Livre de la Sagesse)

Félicité Annick Foungbé