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De fric et de sang par Alain Stucker

Par Livresque Du Noir @LivresqueduNoir

Pour qu’une histoire soit intéressante, elle doit s’inscrire dans notre quotidien, être crédible et surtout respecter ses promesses du début à la fin. En effet, quoi de plus décevant qu’un polar qui démarre tambour battant avec une intrigue très élaborée pour se terminer en jus de boudin, c’est à dire avec une fin tarabiscotée ?

Des corbeaux, un bistrot sympa, un personnage infect et la suite de Fibonacci, voilà les ingrédients qui dès le début avaient titillé mon imagination. Je voulais donc raconter une histoire réaliste pouvant arriver à n’importe qui d’entre nous, avec une montée en tension progressive et des personnages complexes, dont les ressorts psychologiques contribuent au déroulement de l’histoire.

Au titre original « L’enfant maudit », l’éditeur a préféré celui de De fric et de sang. Et c’est bien ce que raconte ce polar noir, une histoire de fric et de sang et même plus, d’extrémisme et d’enfance bafouée.

Construit comme un roman à tiroirs, De fric et de sang met en scène un officier de police, le commandant Kepler, qui est chargé d’enquêter en parallèle de la brigade criminelle sur une série de crimes atroces dont les motivations ne semblent pas relever du simple droit commun. Aidée d’une avocate et de quelques personnages plutôt truculents, le commandant Kepler va lentement essayer de se reconstruire, au fil d’une enquête qu’il peine à maîtriser.

Dans les Flandres, après un jeu de piste morbide, il va découvrir que la solution réside pour partie dans le passé. Mais là encore, derrière le prétendu criminel se cache un être abject, et « quand la victime devient bourreau, c’est le diable qui en profite »…

Dès le début de l’histoire, plusieurs intrigues se développent pour se rejoindre de façon inéluctable au mitan de l’histoire. Alors que le lecteur pense avoir cerné la psychologie des protagonistes et leurs motivations, des évènements inattendus l’entrainent à nouveau vers de nouvelles pistes.

Tout au long du récit, l’avancée de l’enquête policière s’accompagne en parallèle d’un retour par étape dans le passé du criminel supposé, renforçant ainsi la complexité des personnages et la difficulté à discerner le noir du blanc. Certaines scènes, très dures, sont nécessaires à la mise en tension du récit et à aucun moment, la violence n’est gratuite. La fin, réaliste, pourra dérouter certains lecteurs, habitués au happy-end hollywoodien, mais aucune autre issue n’était possible…

Bonne lecture !


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