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Un disque, une semaine | Le Noiseur – Du Bout des lèvres

Publié le 20 mars 2015 par Generationnelles @generationnelle

Introspection amoureuse en vers et langue de Voltaire dans le premier album du Noiseur.

Il paraît qu’il ne faut pas juger à la pochette…il paraît ! Le look est soigné mais les baskets de rigueur. Qui est ce garçon à la veste du dimanche et jeans délavés qui pose devant un fond noir où seules les lettres majuscules blanches donnent le côté musical à cette couverture de mode? Le Noiseur pourtant se montre beaucoup plus dénudé dans son premier album Du bout des lèvres

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Dans les oreilles : Au début, c’est  » au début «  ! Bonne idée pour commencer cet opus tout aussi sentimental que romanesque! Des premières notes à la Legrand et un rôle titre tenu par un piano cinglant sur un face-à-face Stanislas Merhar et Lola Creton dans un film de Valérie Mrejen. Belle introduction? Premier chapitre d’une déclinaison amoureuse cinématographique avant une arrêt sur image que beaucoup ne connaissent que trop.

24X36 exprime alors une belle rengaine et une bonne habitude avec  cette voix si particulière mais moderne, où se mêlent les soupirs de Benjamin Biolay, le phrasé de Vincent Delerm, le flot de Fauve. De la chanson française en somme, oui mais une écriture nostalgique, mélancolique et touchante qui n’appartient qu’à Simon Campocasso. Un artiste à la voix voilée bien contrôlée dans ses souffles, à la sensualité vagabonde et suave dans « Défile », exaltée dans « du Bout des lèvres », débridée dans « Sexual Tourism ».

Mais chez le Noiseur, tout n’est que détails et raffinement qui viennent se poser dans le creux de l’oreille comme dans la très émouvante ballade « si petite ». Mais l’amour n’est pas qu’une posture ou un émoi, c’est souvent une lutte effrénée contre laquelle il faut se battre dans Wanted et ses envolées folles, ou sérénité  avant l’ennui dans la maison d’Etretat. La dépression n’est jamais très loin du timbre du Noiseur, dépeinte formidablement dans Mélancolies et sert de  bas-fonds à ce délire amoureux. Une sensation aux multiples facettes résumées de façon assez lyriques dans « amours gothiques ». Quelle est la solution à ce spasme cardiaque ? Celle du Noiseur est « loin de vous », un exil forcé où étrangement tout est apaisé, sauf l’affection pour ce chanteur ombrageux. Et ce n’est pas « à la fin » qui viendra casser ce lien sublime car à une belle composition, il n’y a pas de clap final.

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