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Le Chevalier – Haut-Royaume Tome 1 – Pierre Pevel

Publié le 21 mars 2015 par Avisdupublic.net @avisdupublicnet

Le Chevalier introduit Haut-Royaume, la nouvelle saga de Pierre Pevel qui s'est fait découvrir avec Les Larmes du Cardinal. Cette trilogie lui a valu plusieurs prix comme le Grand Prix de l'Imaginaire en 2002 et le prix Imaginales en 2005 et l'a consacré comme l'un des grands auteurs de la Fantasy française. Haut-Royaume se situe-t-il dans cette lignée ?

Chronique du Haut-Royaume

Entre un roi affaibli et presque retiré des affaires dans sa citadelle, une reine mal-aimée du peuple qui tente de tout régenter et une rébellion qui gronde, le Haut-Royaume connaît une heure bien sombre. Ultime espoir pour le souverain de sauver ce qui est un des plus puissants royaumes d'Imeria, Lorn Askariàn qui est enfermé dans la prison de Darloth. Cependant, il est impossible de ne pas sortir de là sans en être irrémédiablement marqué. Grâce à sa nomination au poste de Premier Chevalier du Trône d'Onyx, il aura les moyens en tant que représentation physique du roi de réaliser ses objectifs : stabiliser le Haut-Royaume, rassurer le peuple mais également retrouver ceux qui l'ont fait condamner afin de se venger.

Un formidable récit épique mêlant Fantasy et trame historique, entre G.R.R. Martin [ Le Trône de Fer] et Le Comte de Monte-Cristo [Alexandre Dumas], par un auteur français de référence traduit dans dix langues.

Le Chevalier – Haut-Royaume Tome 1 – Pierre Pevel

Haut-Royaume commence de manière assez classique avec un héros injustement condamné qui va devenir reconnu sans même chercher à l'être. Et le Haut-Royaume n'a rien non plus de surprenant dans sa construction : entre jeux politiques internes pour le pouvoir, diplomatie externe, et roi mourant, le classicisme est bien là.

De plus, jusqu'à la moitié de Le Chevalier, il y a comme la sensation que Pierre Pevel lui-même ne sait pas comment organiser ses idées tellement il a d'informations à faire passer. Le résultat semble un peu brouillon avec des coupures spatio-temporelles mal placés, certains renseignements qu'il aurait été plus utile d'avoir avant ou qui auraient pu attendre quelques chapitres. Jusqu'à cet instant le but de l'auteur semble difficile à comprendre. Mais il faut reconnaître qu'une fois posées les bases de son univers, Pierre Pevel réussit quand même à embarquer le lecteur dans son univers, grâce à un style élégant et très prenant. Et derrière l'intrigue qui semblait classique se dévoile petit à petit une trame bien plus complexe.

Un Royaume, un Destin, un Homme

Et Haut-Royaume, avant l'histoire, c'est d'abord un personnage, le personnage principal, Lorn Askariàan, un jeune homme à qui tout a souri rapidement : il est ami d'un prince, chevalier avec d'excellentes perspectives d'avenir... Mais il se retrouve presque aussitôt en prison. Des indices sont révélés par Pierre Pevel au fil de l'histoire avec beaucoup de modération.

Lorna est attachant, torturé mais tellement humain dans ses réactions malgré, ou peut-être à cause de la magie qui s'attache à lui, que ce soit la magie de l'histoire ou la magie de l'auteur d'ailleurs. Il est difficile cependant de trop s'en approcher à cause de la dureté qu'il semble avoir acquise lors de son emprisonnement. Ses actes qui semblent témoigner d'une grande abnégation ne seraient-ils finalement que pur calcul pour mieux servir son intérêt propre ? C'est cette dualité qui est à la fois prenante et quelque peu énervante. Il est difficile de savoir qu'en penser. Certains personnages secondaires lui sont alors préférés, suivant la façon qu'a chaque lecteur de s'identifier aux identités. Mais alors qu'une des forces de Pierre Pevel est son travail des personnages, il est regrettable que ce travail sur Lorn Askariàn n'ait pas été forcément beaucoup plus étendu aux autres personnages même s'ils sont secondaires et que l'histoire se passe du point de vue de Lorn.

Evoluant entre fantasy et histoire, certes fictive mais retracée à travers les bribes de Chroniques qui sont distillées au début de chaque chapitre (un peu à la manière de Robin Hobb dans L'Assassin Royal), Le Chevalier est avant tout un livre qui travaille sur le suspense. Tout y est extrêmement cadencé, et il est possible de supposer que c'est de cette volonté de tout rythmer rapidement que vient le manque d'organisation du début de ce livre.

Ce premier tome donne un décor plutôt sympathique et incite grandement à lire la suite.

Le Chevalier - Haut-Royaume Tome 1 - Pierre Pevel

  • Une intrigue prenante
  • Un Lorn compliqué à cerner
  • Le démarrage un peu brouillon et emmêlé
  • Des personnages secondaires quelque peu fades

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