Suis-je
quelqu’un qui se regarde partir
et ne retrouve à ses côtés
que la poussière, ai-je perdu
la trace du soleil, une phrase
revient qui me servait jadis de guide
dès l’aube, je descends, je m’allonge
contre un caillou
le prodige
m’attendait là, ce jardin
que j’imaginais immense, les rires
d’une femme dans l’été
suis-je celui qui souhaite seulement
que son corps le quitte
et que les mots désertent le matin.
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Claude Esteban (1935-2006) – La mort à distance (2007)