Autour
c’est le silence
qu’il faudrait
peupler de mots
mais on ne peut pas
on ne veut pas
on a trop à dire
la voix tremble
s’étouffe
la voix s’étrangle
de s’être si longtemps tue.
On aurait voulu parler
poursuivre encore
on aurait voulu
lutter
durer…
On avance
sans voir
dans le brouillard des jours
Le soleil
au plus lointain
a disparu
Et le poids des mots
tout à coup
est plus lourd
sur les épaules de la nuit.
***
Bernard Mazo (1939-2012) – La vie foudroyée (1999)