Magazine Cinéma

Dallas buyers club - 9/10

Par Aelezig

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Un film de Jean-Marc Vallée (2013 - USA) avec Matthew McConaughey, Jared Leto, Jennifer Garner, Denis O'Hare, Steve Zahn, Dallas Roberts

Yes !!! Du bon, du grand cinéma !

L'histoire : Texas.1985. Ron Woodroof est électricien sur les champs pétrolifères, et champion de rodéo le week-end. Alcoolique, drogué, sex-addict, le bonhomme mène une vraie vie de patachon, comme on dit. Il souffre d'une toux récalcitrante et il a perdu beaucoup de poids. Mais que diable, au Texas on n'est pas des mauviettes, on ne va pas chez le toubib pour si peu. Un jour pourtant, Ron fait un malaise et se retrouve à l'hôpital. Où on lui annonce qu'il a un sida, déclaré, et qu'il ne lui reste plus que 30 jours à vivre... Gros choc. Le sida ? Mais ce sont les tapettes qui attrapent le sida ! Comme ce jeune transexuel, Rayon, son voisin de lit, qui lui répugne... Face à l'échéance, Ron est terrifié. Il entend parler de l'AZT, un médicament pas encore validé par la Food and Drug Administration, que l'on teste, de façon aléatoire sur certains patients en fin de vie. Ron le réclame, mais sa toubib refuse : les doses à tester sont attribuées, et les médecins n'ont pas l'autorisation d'en délivrer à d'autres. Mais Ron n'est pas du genre à lâcher les combats. Il s'arrange avec un employé de l'hôpital qui lui fournit pendant quelque temps de l'AZT. Qui lui fait du bien, mais lorsque la source se tarit, le jeune homme lui suggère d'aller voir un médecin installé au Mexique qui distribue une autre thérapie, alternative, beaucoup plus efficace et moins toxique que l'AZT. Ron va se battre comme un fou, aidé par Rayon, qui est devenu son ami, bravant tous les obstacles, imaginant toutes les parades juridiques, pour introduire et faire légaliser ces nouveaux médicaments aux Etats-Unis, tout en obtenant de réduire parallèlement les doses d'AZT.

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Mon avis : Ca au moins, c'est du lourd ! On nous raconte une histoire, avec un vrai héros, des personnages secondaires formidables, le tout emballé c'est pesé avec une réalisation parfaite, qui ne tombe jamais dans le mélo ni le pathos (comme Philadelphia par exemple...) mais n'oublie cependant pas de beaux moments d'émotion, notamment avec le décidément incroyable et génial Jared Leto. Quant à Matthew... alors là, une révélation ! A tomber sur le postérieur. Un rôle à jamais inoubliable.

C'est absolument passionnant. Ron fait peur à voir au début, il est même carrément antipathique avec ses addictions en tous genres. Et puis quand il se relève pour lutter, d'abord contre sa mort annoncée, puis pour aider les autres et affronter la terrible FDA, on est totalement captivé par détermination. Heureusement qu'il y a des bonshommes comme ça pour faire avancer le schmilblic !

Ron est mort en 1992 ; par son acharnement, il a gagné sept ans de vie par rapport aux trente jours qu'on lui annonçait.

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Un film à ne surtout pas rater, dense, cruel, mais positif, avec des acteurs immenses et un sujet plus que jamais d'actualité, puisque - paradoxalement - avec la découverte de la fameuse trithérapie (issue en partie des recherches amorcées par Ron), les gens tendent à croire que tout est gagné alors que le SIDA continue de faire des ravages. Et que de vivre avec tous ces cachetons, ce n'est pas forcément très happy.

Les deux comédiens ont obtenu l'Oscar du Meilleur Acteur pour Matthew et celui du Meilleur Second Rôle pour Jared, ainsi que, toujours tous les deux, les mêmes récompenses dans de nombreuses autres manifestations. Le film par lui-même a moins frappé les esprits.

Ils aiment : "Deux époustouflantes prouesses d'acteurs, une fine mise en perspective sociale, et le subtil parcours d'un bouseux du Texas, qui apprend la compassion, la tolérance et l'altruisme." (Les Fiches du Cinéma) ; "Elle [l'histoire] est à peine croyable, tragiquement instructive, tonique et déchirante, zébrée d'humour désespéré." (Marianne) ; "On y admire un goût particulier pour la sophistication d'une image colorée et numérique qui procure une aura intime et lyrique au réel. (...) Matthew McConaughey livre à nouveau une prestation hors norme (...). Jared Leto livre un transsexuel sidérant de vérité." (Positif) ; " Le sentimentalisme est totalement absent d'une histoire où l'humour pointe parfois son nez. Ce biopic passionnant doit aussi une bonne dose de son impact à deux comédiens éblouissants." (20 Minutes) ; etc etc.

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Y a guère que Les Cahiers qui font la fine bouche avec des mines de chat : "Ce fade plaidoyer didactique agit surtout comme une piqûre de rappel : longtemps discriminés, les malades du « cancer gay » ont aussi servi de cobayes à l’industrie pharmaceutique."

Curieusement, le film n'a fait "que" 313.000 entrées en France. Mais ceux qui l'ont vu ont adoré. Pourquoi le bouche-à-oreille n'a-t-il pas fonctionné ?


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