Tiré de l’étagère | City & Gender

Ranger le dernier best-seller à la mode amène souvent à redécouvrir des chefs d’oeuvre cachés bien au chaud dans sa bibliothèque. Entre « la fille qui roule et n’amasse pas mec » et «  Le Livre qui console  », « City & Gender » de Julie Maroh étonne, interroge, interloque, en un mot déroute et ça n’est pas pour déplaire aux chasseurs de préjugés.

De quoi ça parle? « Histoires courtes », ça pourrait être un autre titre de City & Gender. En 5 chapitres et 5 tableaux urbains publiés dans un magazine Taïwanais, Julie Maroh revient en français et anglais sur ces petites histoires de discrimination ordinaire.



Qu’est- ce qu’on en pense? Les histoires de « genres », ça peut faire tordre le nez et grimacer un brin. Car à moins d’être un expert du (trans)genre, qui  peut être intéressé par des liaisons dangereuses entre l’homme et la cité? Seulement voilà City & Gender c’est tout sauf de la littérature « de niche ». La couverture brumeuse est bien la seule chose calme et pacifique de l’ouvrage. Non pas que le livre soit un blockbuster littéraire. Mais il est presque un brûlot à chaque page et dans chaque groupe social. Chez les sans abris, dans des toilettes publiques, sur les panneaux d’affichage, au détour d’un accident, la lutte des classes a visiblement laissé place à la lutte de genres. Une bataille contre les idées préconçues pour s’affirmer comme homme, se faire accepter comme femme ou s’exposer comme nul autre. Mais loin d’accepter ces situations, Julie Maroh illustre ces petits gestes qui font hausser les épaules des désespés et rire les ambitieux, et qui ne sont pas sans rappeler la vidéo … Mais à quoi  s’attendre de la part de la dessinatrice de « Le bleu est une couleur chaude », adaptée au cinéma dans … La vie d’Adèle? Dépêchez-vous, c’est une édition limitée, il n’y en aura pas pour tout le monde.