Sanudo nous indique que, en 1509, il y avait bien 11.654 prostituées dans Venise, chiffre qui est confirmé par le frère prédicateur Bernardino Ochino.
Elles représentaient environs 5% de la population de l’époque, 10% de la population féminine, et plus de 20 % des femmes en âge de pratiquer la plus ancienne profession… (sans que nous ne sachions à partir de quelle âge elles étaient censées pouvoir le faire ?).
Le 27 mars 1511, les « signore putane » envoient une supplique au Patriarche Antonio Contarini car « nessuno va da loro a cagione dei peccati contro natura » plus personne ne va vers elles à cause des pêchés contre nature.
Elles le prient, en quelque sorte, de remédier à leur drame.
Nous ne savons pas si le Patriarche est réellement intervenu pour arranger les choses, et dans le cas où il se serait investi dans cette croisade contre le vice, nous ignorons quelles mesures il a bien pu prendre.
Par contre, nous savons que le Conseil Major a plusieurs fois légiféré à ce sujet, et qu’à chaque fois, les prêtres ont été mis à contribution, par l’affichage dans leur paroisse, et par le rappel en confession. Faut-il y voir un lien ?