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Critique Ciné : Papa was not a Rolling Stone, femme des années 80

Publié le 27 mars 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Papa was not a Rolling Stone // De Sylvie Ohayon. Avec Doria Achour, Aure Atika et Marc Lavoine.


Pour un premier film, j’ai envie de dire que ce n’est pas une si mauvaise tentative que ça. Après, pour la proposition, le film manque de tout un tas de choses qui auraient pu faire sa force. Adapté du livre autobiographique de Sylvie Ohayon par Sylvie Ohayon, cette dernière nous donne l’impression de plonger dans la première chronique de vie française venue. Il n’y a donc pas vraiment de surprises là dedans sans compter que l’histoire de Stéphanie, qui avait le potentiel d’être réellement sympathique, ne semble pas trop savoir quoi faire pour nous attacher aux personnages. C’est pourtant un film étrangement sincère qui se laisse souvent regarder pour la vitalité qu’il y a chez ses personnages. Ils sont tous plus ou moins intéressants mais seulement plus ou moins. Le film veut alors trop faire dans le démonstratif. Il faut dire que pour un premier film faire un film autobiographique est quelque chose de très compliqué. Le charme ne se trouve donc pas vraiment dans la mise en scène lassante de l’écrivaine. La façon dont est dépeint les années 80 n’est pas non plus ce qui s’est fait de mieux dans le cinéma français. Là aussi la faute à la mise en scène qui n’est pas toujours en phase avec les ambitions du film.

Dans les années 80, Stéphanie grandit à La Courneuve auprès d’une mère absente et d’un beau-père brutal. Très vite, elle décide de se sortir de son quotidien morose. Grâce à l’amour de sa grand-mère, à ses lectures, sa passion pour la danse et pour Jean-Jacques Goldman, elle se débat dans cette cité colorée où l’amitié est primordiale. Un jour, elle le sait, Stéphanie quittera la cité pour mener la vie dont elle a toujours rêvé. Le film raconte l'histoire de cet envol.
Un film inspiré du livre autobiographique de la réalisatrice

L’autre problème de ce film est de faire le constat social que les années 80 c’était mieux que maintenant. Je ne connais pas la Courneuve, encore moins dans les années 80 et bien que faire un portrait communautaire n’est pas une mauvaise idée, Papa was not a Rolling Stone ne parvient pas à l’exploiter de façon judicieuse. Car l’utilisation des origines juives est très mal fait par le film. Je pense que Sylvie Ohayon s’est laissée avoir par le fait que son film raconte son histoire et c’est pourquoi elle a probablement eu du mal à se détacher. Le film qui ressort alors des pensées de la jeune réalisatrice est convenu malgré son côté brut de décoffrage. Au delà des traditions culturelles (notamment celle de l’Aïd), les tentatives faites par le film sont assez ridicules. Car c’est une scène ici et là simplement pour démontrer que les différences de cultures sont belles et bien présentes. Le portait qui nous est livré se veut plein d’espoir et pourtant le film semble complètement enfermé dans la prestation pas toujours très inspirée des membres de son casting. Je pense à Marc Lavoine (Crossing Lines) cabotin du dimanche qui en homme violent et allant un peu dans tous les sens, ne parvient jamais à nous intéresser.

C’est sans compter sur Aure Atika qui, sans être mauvaise, a un rôle écrit avec les pieds. Car c’est là aussi où le bas blesse. Je ne connais pas le livre dont Papa was not a Rolling Stone est tiré mais cela manque d’un petit quelque chose là aussi. On sent que le film ne va nulle part et que jusqu’au bout où s’ennuie terriblement. J’ai eu énormément de mal à aller au bout de l’heure et demie de film et pourtant, j’avais de quoi apprécier le tout. C’est sans compter sur le côté parfois un peu too-much des dialogues qui veulent absolument nous replonger dans les années 80 sauf que c’est beaucoup trop forcé et pas fait de façon très subtile. On a donc énormément de mal à croire à tout ce que Papa was not a Rolling Stone veut bien nous raconter. Finalement, si ce film avait le potentiel d’être excellent, il finit par accumuler tous les pires clichés du genre, jouer sur la prestation plus décevante de chacun des membres du casting (un manque de direction d’acteur qui se voit malheureusement) sans compter la mise en scène faiblarde. Dommage.

Note : 1/10. En bref, cliché, pompeux et ennuyeux.

Date de sortie : 8 octobre 2014


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