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Assad favorable à une large présence militaire russe en Syrie

Publié le 27 mars 2015 par Plusnet
Assad favorable à une large présence militaire russe en Syrie La Syrie accueillerait volontiers une large présence militaire russe dans ses ports, a affirmé son président Bachar el-Assad dans un entretien à huit médias russes publié vendredi par l'agence officielle syrienne Sana. "Nous saluons tout accroissement de la présence russe en Méditerranée orientale et surtout sur les côtes et dans les ports syriens", a-t-il indiqué.
La Russie dispose d'une base militaire dans le port de Tartous (220 km au nord-ouest de Damas). Créée par un accord soviéto-syrien de 1971, elle sert actuellement de point de ravitaillement technique de la marine russe, selon Moscou, qui déploie régulièrement des navires de guerre en Méditerranée orientale depuis le début de la guerre en Syrie il y a quatre ans.
"La présence russe dans plusieurs régions du monde, en Méditerranée orientale et le port de Tartous notamment, est nécessaire pour rétablir un équilibre que le monde a perdu après le démantèlement de l'Union soviétique", a souligné M. Assad. "Pour nous, plus cette présence est importante dans notre voisinage, mieux c'est pour la stabilité de cette région", a-t-il ajouté.
Le président de la commission Défense du Conseil de la Fédération, le Sénat russe, Viktor Ozerov, a déclaré que la Russie se contenterait pour le moment du port de Tartous mais qu'elle n'y construirait pas de "véritable base militaire" pour éviter l'escalade du conflit en Syrie.

"Dans la situation actuelle, cela pousserait certaines forces, notamment celles d'opposition, à une escalade des tensions", a déclaré M. Ozerov cité par l'agence Interfax. "Mais en temps de paix, nous envisagerons évidemment les perspectives de coopération militaire et technique, notamment la construction d'une véritable base militaire", a ajouté le parlementaire russe.
Moscou et Damas avaient conclu au milieu des années 1950 des accords de coopération militaire et économique, le nombre de conseillers militaires soviétiques s'élevant à 6 000 en 1983 en Syrie, qui comptait également plusieurs bases de missiles. Après une période d'incertitude ayant suivi l'éclatement de l'Union soviétique, le président russe Vladimir Poutine a défendu sans failles son allié syrien.
M. Assad a indiqué que l'appui militaire russe s'est "poursuivi" durant les quatre dernières années alors qu'une guerre civile ravage la Syrie. Et au plan politique, Moscou doit accueillir du 6 au 9 avril une deuxième session de négociations entre représentants du pouvoir et de l'opposition en vue d'un règlement politique en Syrie. Le rôle de la Russie se limitera à "faciliter le dialogue non pas à imposer des idées", a dit le président syrien.
Mais la Coalition de l'opposition, soutenue par l'Occident et la Turquie, a annoncé son refus d'y participer, décision que M. Assad a imputé à des pressions externes sur l'opposition.

"Trouver une solution à la crise syrienne n'est pas impossible si le peuple syrien s'assoit et discute", a estimé le président syrien, fustigeant les pays occidentaux, dont les Etats-unis, la France et la Grande-Bretagne, en les accusant de "refuser une solution politique" en Syrie. "Pour eux, la solution politique signifie un changement ou la chute de l'Etat et son remplacement par un Etat qui leur convient", a-t-il dit.
Dans cette interview, M. Assad a d'autre part souhaité une relation plus forte avec l'Egypte. "Nous espérons voir prochainement un rapprochement syro-égyptien, en raison de l'importance de ces relations pour le monde arabe", a-t-il dit, soulignant qu'il n'y avait pas de "vraie relation" entre les deux pays actuellement.
Dialogue avec les Etats-Unis
Dans une autre interview accordée à la chaîne de télévision américaine CBS et dont des extraits ont été diffusés jeudi, Bachar el-Assad a déclaré qu'il était ouvert à un dialogue avec les Etats-Unis. M. Assad a ajouté qu'un tel dialogue devrait être fondé sur "le respect mutuel", selon ces extraits de l'interview accordée au journaliste Charlie Rose et dont l'intégralité doit être diffusée dimanche dans l'émission "60 Minutes" de CBS.
"En Syrie, nous pourrions dire qu'en principe tout dialogue est une chose positive", a déclaré le président syrien, interrogé sur l'éventualité d'un dialogue avec Washington. A la question de savoir s'il existait actuellement des relations entre la Syrie et les Etats-Unis, M. Assad a répondu qu'il n'y avait pas de communication directe.
Des responsables du département d’État américain ont dernièrement affirmé que M. Assad n'aurait "jamais" de rôle dans une négociation pour mettre fin au conflit en Syrie, qui vient d'entrer dans sa cinquième année, mais que des membres du pouvoir syrien actuel pourraient faire partie de ce processus. Le 15 mars, dans une interview à CBS, le secrétaire d’Etat John Kerry a paru dire que Washington devrait en fin de compte parler avec le président Assad si l'on voulait mettre fin au conflit en Syrie. Les propos de M. Kerry ont indigné les groupes d'opposition syriens et certains de ceux qui les soutiennent en Occident. Mais la porte-parole du département d’Etat, Jen Psaki, a assuré par la suite que M. Kerry se référait à des responsables du régime du président Assad et non à M. Assad lui-même.
Al-Nosra met un pied à IdlebCes déclarations du président syrien interviennent alors que le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, et ses alliés sont entrés pour la première fois dans les quartiers périphériques d'Idleb, grande ville du nord-ouest de la Syrie contrôlée par le régime, devenue presque totalement assiégée, a rapporté vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Le Front al-Nosra, appuyé par Ahrar al-Cham et d'autres groupes islamistes, sont entrés entre jeudi soir et vendredi matin dans la ville d'Idleb,", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. "Ils restent dans les quartiers périphériques, alors que les bombardements font rage des deux côtés", a-t-il précisé.
Depuis le début de l'offensive lancée par al-Nosra mardi, les combats ont fait au moins 117 morts en quatre jours -45 du côté du régime, 72 du côté rebelle dont 9 jihadistes étrangers d'après l'Observatoire-.
"La ville est désormais presque totalement assiégée (par les rebelles) et le régime n'a plus que deux entrées, du côté nord-est et sud-ouest", a souligné M. Abdel Rahmane, ajoutant que l'armée a envoyé des renforts et pilonnait les positions rebelles avec des barils d'explosifs largués par les forces aériennes.
Selon un militant de la province d'Idleb, les civils sont désormais bloqués chez eux. "La situation humanitaire est très difficile. La ville accueille depuis longtemps beaucoup de déplacés d'autres régions de Syrie", a indiqué à l'AFP Ibrahim al-Idlebi, joint via internet.
Plus de 215 000 personnes ont été tuées dans le conflit syrien, depuis qu'en mars 2011 un soulèvement populaire a été réprimé dans le sang déclenchant une guerre civile dévastatrice. Celle-ci est devenue plus complexe avec notamment la montée en puissance des jihadistes comme l'EI, qui ont pris le contrôle de pans entiers du territoire.
Source :Lorientlejour

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