Un roman francais

de Frédéric Beigbeder
Roman - 275 pages
Editions Grasset - août 2009
Editions Livre de Poche - août 2010
Prix Renaudot - 2009

Lorsque l'écrivain en vogue Frédéric Beigbeder vit sa première nuit de garde à vue après avoir été pris en flagrant délit de consommation de cocaïne lors d'une nuit parisienne, il cherche à dissimuler peurs et hontes, et ses souvenirs d'enfance contrariée s'offrent à lui, pour le conduire à la rédaction d'un tel roman.

Tantôt bavard et un poil soporifique, tantôt fin et sur sa vie ironique, Frédéric Beigbeder a écrit avec "Un roman français" un récit qui se tourne vers son enfance, à la fois protégée et malmenée. Il se plaint, il se livre, il se souvient, et il semble qu'il se délivre.

Extrait :
"Quitte à dilater le temps, autant s'installer confortablement en bord de mer comme dans un fauteuil. Du fond de ma cellule étroite, je reviens sur la plage de Cénitz. Cet après-midi-là, où je fus seul avec mon grand-père, à l'âge de sept ans, c'est l'œil de mon cyclone. Mes parents étaient trop jeunes, trop occupés à s'aimer, se désaimer, réussir ou rater leur vie. Seuls les grands-parents peuvent s'offrir le luxe de s'occuper d'autres qu'eux-mêmes."

Enfermé dans sa cellule, il tâtonne. Entre son enfance, son frère - cet ennemi -, la plage de Guétary, son père absent soudainement, et son présent, sa fille Chloé, sa vie peu reposante, son égo surdimensionné, et cet garde à vue dans une cellule qui ne peut pas lui être destinée. Comme une thérapie qui lui fera prendre conscience de la blessure née du mensonge. Son père n'a pas quitté sa mère.
Un fragment d'autobiographie parfois intéressant, parfois très bien écrit, globalement agréable. Un auteur bourgeois qui a bien su tiré parti de son médiatique garde à vue.
L'avis de Samia Haimoura 
"Un Renaudot pour une ligne de coke" - Slate.fr