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Capitalisme et déshumanisation consentie

Par Alaindependant

Capitalisme: insidieuse sphère d'une déshumanisation consentie.

Par Camille Loty Malebranche

Capitalisme et déshumanisation consentie

Le capitalisme établit le règne de l’argent pour effacer l’homme. Sauf cette agression anti-humaine explique la déchéance de lhumanité tellement barbare en pleine civilisation, car nul homme le moindrement humain, ne saurait, à moins d’être déshumanisé, accepter de s’évaluer par l’avoir et être prêt à toutes sortes de servitudes et d’excès de zèle au profit d’autres prétendus humains par le seul fait que ces autres ont plus d’avoirs que lui. Tout règne, tout primat de l’économie dans les rapports humains, est immonde et finit par souiller le mental des majorités qui l’appuient et y trouvent un lieu d’émulation. Les riches utilisent les choses et les humains, chosifiés à souhait, tout en se vautrant dans leur perversion, leurs bassesses qu’ils font louer par leurs asservis de classe. Le capitalisme met en scène une ronde de larbins grimaçants, excellant dans la farce des apparences, la singerie d’une fierté qu’ils n’ont pas, ayant déserté leur droit de dire non à l’imposture bourgeoise qu’ils préfèrent essentialiser. Essentialisme déshumanisant où ils se reconnaissent eux-mêmes volontairement choses des possédants dits riches.

La dialectique du pauvre et du riche constitue la pire sphère d’esclavage mental puisqu’elle essentialise la situation objective de classe qu’elle étaie idéologiquement comme naturelle. C’est pourquoi dans le capitalisme, la plupart se donnent en performance au service du bourgeois dans l’espoir d’une ascension parmi les riches, d’un changement de classe, d’un transfert bourgeois… À peu près tous passent leur vie et dépensent toute leur énergie à servir les bourgeois, les singer, les flagorner tout en les enviant, n’ayant en tête que le rêve de devenir bourgeois. Ils souffrent d’une frénésie bourgeoisiale virale. Pour eux, il est une essence sacrée qu’on pourrait appeler la « bourgeoisité » qui ouvre et ferme le monde et ils vendent allègrement leur être pour s’en affubler dans la superstition laïque, l’illusion dy appartenir. L’économie capitaliste hiérarchise les individus et engendre une échelle des importances individuelles prenant forme dans le tissu de pathologies névrotiques et psychotiques liées aux interactions sociales.

Derrière le comportement des mégalomanes de la consommation, des complexés de l’argent, des crapules propriétaires de banques, des tueurs à gage, des politicards larbins, des grossières arrogances de bourgeois, du philistinisme immonde des grands possédants, de tous les répugnants flagorneurs, de l’exploitation du sud par le nord, de la référence intumescente aux institutions de pouvoir et de finance, il y a toujours la grivoiserie capitaliste et ses nocuités mentales, pathogènes infligées comme naturelles selon une « métaphysique » de l’ordre économique, et l’idolâtrie de l’argent. Là, le rêve des esclaves consentants, décorés des breloques de la consommation en consolation et dissimulation de leur déchéance, consiste à mimer les maîtres richissimes et vouloir les adorer en piétinant les moins fortunés.

Malgré les baragouins médiatiques des petits-bourgeois pérorant sur la justice sociale, il n’y a pas de volonté de révolution, quand la société travaille le larbin qui rêve de devenir maître par flatterie et assimilation. Pas de volonté de changement quand le scolarisé idolâtre et singe le maître social pour imposer ses propres diktats. Le mental petit-bourgeois très répandu est, hélas, précisément, la base mentale gagnante de la compétition sociale, celle qui appuie toutes les sordidités du capitalisme et fait de l’individu, un pitoyable sous-objet, simple reflet par le mimétisme de classe, pitoyable suiviste du « supérieur » social!

Hélas, quand le mental est asservi et que toute transcendance se joue dans les miasmes du matérialisme bourgeois et de ses fanges d’une mentalité de mégalomanie s’exprimant par des signes artificiels de classe, c’est en vain que l’on parle d’humanité! L’humanité n’est pas une immédiateté automatique de l’individu relevant de l’espèce, ni une contemporanéité génétique du phylum; l’espèce comme lignée ne fournit que l’individuation, seule la conquête globale spirituelle, intellectuelle et morale selon une héno-humanité assumée érige la personne humaine, l’élevant, en la projetant par delà l’appartenance de classe et au-dessus des conditionnements sociaux et culturels réifiants.

La catastrophe humaine du capitalisme, est que toute la déshumanisation avérée que celui-ci entraîne, vit de la reddition de soi par les majorités aliénées, introjectant les hideurs du bourgeoisisme qui les réifie en sous-objets où elles sexhibent arrogamment dans les pires manières de choses utiles des maîtres dun ordre du monde qui nest pas le leur et vit à leurs dépens.    


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