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Tetsuya Tsutsui – Poison City

Par Yvantilleuil

Tetsuya Tsutsui - Poison CityLorsque Tetsuya Tsutsui publie une nouvelle saga, il est difficile de résister car ses séries sont toujours excellentes et se terminent généralement en quelques tomes. Après Manhole, Duds Hunt, Reset et Prophecy, je me suis donc attaqué au premier volet de ce diptyque qui permet surtout à l’auteur de régler ses comptes avec la censure. Le premier tome de Manhole a en effet été censuré dans le département de Nagasaki sous prétexte qu’il est susceptible d’inciter des pulsions meurtrières chez les jeunes.

Poison City se déroule à Tokyo en 2019, à un moment où le Pays du Soleil Levant fait tout pour donner une bonne image du pays à l’aube des Jeux Olympiques de 2020. Une commission gouvernementale chargée d’évaluer les ouvrages au contenu inapproprié a ainsi été mise sur place. C’est dans ce contexte de puritanisme extrême que l’auteur invite à suivre les pas d’un jeune mangaka qui se bat pour faire publier un manga horrifique intitulé « Dark Walker ».

Tetsuya Tsutsui invite non seulement à suivre le quotidien de ce garçon qui doit constamment dénaturer son histoire afin de survivre à la censure, mais il nous impose également (dès la couverture !) l’histoire sans véritable intérêt imaginée par le jeune homme. On a donc d’une part la découverte des coulisses du monde de l’édition, mais là, je conseillerais plutôt la lecture de la saga Bakuman, et de l’autre des planches d’une histoire inintéressante au possible, intercalées au quotidien de Mikio Hibino. Au final, il ne reste donc la position de Tetsuya Tsutsui sur la liberté d’expression.

Le mangaka se base donc sur son expérience personnelle pour partager son point de vue et sa colère sur ce thème central. Du point de vue des auteurs à celui des éditeurs, en passant par le fameux code qui a jadis réglementé le contenu des comics aux États-Unis suite à un ouvrage publié par le psychiatre Frederic Wertham, Tetsuya Tsutsui tente certes de livrer un tour d’horizon complet, mais cela reste surtout un pamphlet destiné à régler ses comptes vis-à-vis de la censure dont il fût lui-même victime.

Un avis très mitigé donc !


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