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Interview FAADA FREDDY « l’Afro- péanisme c’est maintenant » !

Publié le 29 mars 2015 par Diesemag @diesemag

Interview FAADA FREDDY « l’Afro- péanisme c’est maintenant » !

C'est à l'occasion de la sortie de son tout premier album GOSPEL JOURNEY que le talentueux Faada Freddy a eu la gentillesse de nous accorder cette interview exclusive ! Ses origines, rencontres, premiers pas dans la musique...il nous dit TOUT. Rencontre avec l'homme au chapeau melon, généreux, solaire que plus rien n'arrête !

Interview FAADA FREDDY « l’Afro- péanisme c’est maintenant » ! Bonjour Faada Freddy, merci de nous avoir accordé cette interview ! Alors, pourrais-tu te présenter aux lecteurs de Diesemag ? Bonjour je m'appelle Faada Freddy, je viens d'Afrique, du Sénégal. ÀD'où vient ce pseudo " Faada Freddy " (si ce n'est pas un indiscret) ? " Faada " vient de mon prénom " Fatah " et j'avais un ami jamaicain qui pensait qu'il s'agissait d'un "slang " (argot) du mot " Father " an anglais que les jamaïcains prononcent " Faada ". Quant à Freddy, j'ai choisi ce pseudonyme car étant plus jeune, je chantais des chansons de Freddy Mercury et de Freddy McGregor, alors mon oncle m'appelait ainsi. Du coup, j'ai associé les deux noms ce qui a donné " Faada Freddy ", qui est mon nom d'artiste aujourd'hui. Raconte nous un peu ton parcours... comment es-tu arrivé à la musique ? Quand j' étais petit, mon papa laissait des cassettes et vinyls de Aretha Franklin, Billie Holiday, Ella Fitzgerald, ou encore Otis Redding et tant d'autres de la Soul Music et c'est grâce à ces artistes que j'ai commencé à chanter, je devais avoir entre 5 et 9 ans. C'est au fur et à mesure que j'ai essayé de reprendre tout ce qui me tombait dans les oreilles, de jouer tous types d'instruments qui me passait sous la main. Tout naturellement, je me suis habitué aux instruments, et aujourd'hui je suis compositeur de musiques de films, de groupes de hip hop ou de pop musiques... Et je sors enfin mon premier album !! Mais il faut savoir qu'à l'origine j'étais parti pour être comptable (rires) ! Mais en 2ème année de comptabilité, j'ai eu ma première proposition d'enregistrement de disque et là je me suis dit " Merci Seigneur " parce que clairement je m'ennuyais en cours, et je pense aujourd'hui que je suis au bon endroit. Ta voix est particulière, avec ce joli tremolo; on pourrait même croire qu'il s'agit d'un chanteur américain, nous sommes curieux de connaitre tes influences musicales ? Afrika Bambaataa OUI mais pas que ! Mes influences sont diverses et je pense qu'au départ, j'étais plutôt un consommateur. C'est après que j'ai essayé de créer une alchimie avec les différentes influences que j'ai reçues au fil des années. Beaucoup d'influences et d'artistes venant de tous les pays d'Afrique - je peux nommer Myriam Makeba, Fela Kuti, Salif Keita, Les Ambassadeurs - et même la musique du Congo ! La rumba, avec Franco Zaiko Langa Langa... Tout cela m'a parlé très tôt ! Des musiques sur lesquelles je dansais ... et à côté de ça, ma mère chantait dans la cuisine, des musiques venues d'Inde (rires) ... j'ai grandi avec tout ça. Au départ je ne faisais pas attention au type de musique que je faisais, j'avais juste envie de chanter. Sur mes premières chansons, je mélangeais des gammes d'Orient avec des gammes africaines et une petite part d'Amérique. Toutes ces influences-là m'ont suivies et ont fait de moi la personne que je suis aujourd'hui. Alors parlons un peu de ton album " Gospel Journey ", sorti le 16 mars 2015. Un album aux sonorités Soul, Rap, Gospel et Reggae. La particularité de cet album réside dans le fait qu'il n'y ait que des percussions corporelles et des voix (on entend des chorales). Il n'y a aucun instrument, pourquoi ce choix ? Je joue de différents instruments, piano, batterie, guitare électrique, basse... mais en ce qui concerne l'album, je pense que ceci ne m'a servi qu'à comprendre la tessiture des différents instruments et savoir comment les utiliser. Par exemple pour la batterie, j'ai su comment sorti du corps humain, le son d'une caisse claire ou des percussions... J'ai donc adapté les instruments traditionnels à l'instrument que j'appellerais " organique ", c'est-à-dire le corps. J'ai également emprunté la " transe " du Gospel en tapant des pieds, (geste qu'on appelle le " stamp ") et des mains (le " clap ") et c'est ce que j'ai utilisé pour tout l'aspect rythmique de l'album. Je dirais qu'il s'agit d'un emprunt sauvage que j'ai fait au Gospel parce qu'il me fallait trouver l'astuce afin d'être aussi efficace qu'une batterie sur scène. J'ai dû faire appel à un ingénieur du son, Jordan (qui a travaillé pour Imany). Pour toutes ces percussions corporelles et ce travail de la voix, j'ai également fait appel à plusieurs professionnels du métier qui ont notamment collaboré avec Camille, Pascal Obispo... ...voila, pour faire les choses en bon et due forme (rires) ! Dans un morceau comme " Let it Go ", je dis que parfois, il vaut mieux laisser partir les choses pour qu'elles reviennent mieux. Des fois, on s'agrippe alors qu'on ne devrait pas. Je dis aussi qu'il faut se défaire un peu du monde matériel, et que lorsqu'on te vole tes rêves, il ne faut pas courir derrière car des rêves plus grands viennent après. 11 titres donc enregistrés dans ton pays d'origine et dans lesquels on sent de la mélancolie mais aussi beaucoup d'espoir... peux-tu nous en dire plus ? Un album que j'ai donc pu construire à Dakar... autour du Ataya (le thé sénégalais) et d'un bon Thieboudiene (rires) !! Des thématiques qui appellent à l'unité, et qui font tomber barrières et préjugés entre nous, que ce soit sur les religions, les couleurs ou sur les nationalités. En plus de ce savant mélange de Soul, Rnb et Reggae contenu dans cet album, il y a quelque chose de très spirituel; comment et où as-tu puisé ton inspiration ? Toutes les influences que j'ai reçues, j'ai essayé de les compenser dans la Soul Music qui est pour moi la musique phare, et que j'essaie de développer. Ma musique tire ses origines dans le Negro Spiritual, qui a, par la suite, influencé le Gospel. C'est un peu cette musique-là qui dormait en moi depuis plusieurs années, et j'ai toujours essayé d'incarner la voix " Soul " avec mon groupe le Daara J Family, même s'il m'arrive de rapper de temps en temps (rires !). En fait, j'ai essayé de faire remonter cette influence Soul le plus possible, car il faut un équilibre dans un album. J'ai donc chevauché entre la Soul et la Pop Music. Quand je dis Pop Music, j'entends musique populaire car je voulais faire une musique qui se partage quand je suis sur scène, avec un public qui me suit et qui fait la moitié du concert avec moi. " Little Black Sandals " reprise de la chanson de Sia, quelle a été sa réaction en écoutant la reprise que tu en as faite ? Elle m'a twitté et m'a écrit pour me dire que c'était la meilleure reprise qu'elle n'ait jamais entendue. Je suis plutôt content de voir son engouement autour de l'album (que je lui ai envoyé d'ailleurs). Venant d'elle, c'est vraiment très flatteur car je voulais faire une reprise sans trop dénaturer le travail fait à la base. Et même si je l'ai fait à ma manière et sans instrument, c'était une façon aussi pour moi de rendre hommage à des artistes qui écrivent très bien, et qui sont autant dévoués au message et à la musique. Interview FAADA FREDDY « l’Afro- péanisme c’est maintenant » !Qui sont ces deux enfants sur la pochette de l'album ? Ce sont des jumelles. Chez nous les jumelles représentent un porte-bonheur et rétablissent la loi de l'équilibre. Dans ce cas-là, elles ont deux caractères totalement différents, pour moi c'est le ying et le yang. C'est ce avec quoi nous fonctionnons, des hauts et des bas, la joie et la mélancolie... Je souhaitais montrer les différentes facettes de mon album, avec des morceaux qui donnent envie de faire la fête et d'autres qui nous rappellent les problèmes de ce monde et le fait qu'il faille trouver des solutions rapides. #DIESEMAG est un webzine qui a pour ambition de réunir le meilleur du monde Afro-péen. L'afro-péanisme, qu'est-ce que cela t'évoque ? Pour moi, le mot " Afro-péanisme " parle de lui-même. C'est un monde où toutes les couleurs se confondent, pour ne parvenir qu'à une unicité. Ça ne met en évidence qu'une seule famille qui s'appelle l'Humanité. Ce terme me parle car pour moi, c'est le futur. Ceux qui luttent contre le brassage des cultures et le mélange des couleurs ne luttent que contre l'amour. Et personne ne peut lutter contre l'amour. On a beau nous diviser avec des réformes, des visas... les gens ne choisissent pas de s'aimer. Quand les couleurs se confondent c'est parce que les cœurs sont plus forts. Aujourd'hui nous sommes tous des métis culturels et je pense que c'est une fierté, une bonne note d'intégration et on n'en sort que plus enrichi. En d'autres termes, l'Afro- péanisme c'est maintenant. Où seras-tu idéalement dans 10 ans ? Oula, les projets sont multiples !
Plusieurs dates de concerts prévus à travers toute la France ? Oui pour ce qui est de Paris, je serai le 13/04/15 à La Cigale et le 05/10/15 à l'Olympia. Dans un futur un peu plus proche, je serai le 04/04/15 à St raphael et le 22/05/15 Angoulème, notamment en présence de Tiken Jah Fakoly. Un dernier mot pour nos lecteurs ? Oui, juste qu'avec tout ce qui se passe dans ce monde, il ne faut pas avoir peur car nous ne sommes pas là par hasard. Avec la peur on ne peut rien faire, on ne peut pas s'aimer, et je pense que toutes les belles choses commencent par l'amour. Faada Freddy, merci infiniment pour l'accueil, pour ta chaleur et pour le moment que tu as bien voulu consacrer à #Diesemag ! C'est moi qui vous remercie, c'était un énorme plaisir !! Alors si je suis en bonne santé avec l'aide de Dieu, dans 10 ans je me vois ayant achevé un projet qui me tient à cœur, à savoir la construction d'une école pour aider les enfants à s'instruire. Interview FAADA FREDDY « l’Afro- péanisme c’est maintenant » ! J'ai également envie de m'engager d'avantage dans la lutte contre le cancer chez les enfants, un combat mené entre autre par un organisme qui s'appelle Lueur d'Espoir et dont je suis l'ambassadeur.
Enfin, j'ai toujours été intéressé par l'agriculture, j'aimerais donc relever ce défi en Afrique, afin de développer l'autosuffisance sur le continent. l'origine je viens d'un groupe qui s'appelle Daara J, devenu aujourd'hui le Daara J Family avec qui j'ai acquis une formation de hip hop.
Dans " We sing in time ", je parle des enfants que l'on emmène faire la guerre dans le désert, alors qu'on devrait seulement leur inculquer l'amour et leur apprendre à faire tomber les barrières et les différences.Interview FAADA FREDDY « l’Afro- péanisme c’est maintenant » !

Enfin, dans " Reality ", c'est l'histoire de quelqu'un qui se retrouve au bas du pavé et qui creuse au fond de lui pour y puiser la force de se relever. Nous vivons dans des sociétés individualistes, et faut donc d'abord se rendre compte de sa force évidente, la force incroyable qui est en soi avant de vouloir dépendre des autres.

Gospel Journey est disponible ICI
Photos ©DAMIENPAILLARD
Oriane est habillée par RSOVAJ


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