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Fast and Furious 7 (Furious 7)

Publié le 04 avril 2015 par Cinephileamateur
Fast and Furious 7 (Furious 7)

"Dominic Toretto ? Tu ne me connais pas mais ça ne va pas tarder."
J'aime beaucoup la saga cinématographique "Fast and Furious". C'est du gros n'importe quoi, ça se regarde sans prise de tête mais ça reste efficace je trouve surtout que la franchise a su se renouveler à partir de "Fast and Furious 4" en assumant clairement son côté film d'action pour délaisser le tuning (mais en gardant les belles voitures) et nous offrir un "Fast and Furious 5" qui reste à ce jour mon épisode préféré. Du coup, l'arrivée de "Fast and Furious 7" en salles faisait parti de mes attentes surtout que celui-ci marque aussi la dernière apparition de l'acteur Paul Walker, décédé peu de temps avant la fin du tournage dans un tragique accident.
Autant le dire tout de suite, globalement j'ai plutôt bien aimé ce nouveau volet. Le scénario écrit par Chris Morgan reprend les mêmes ficelles habituelles de la franchise. Humour, action et grosses cylindrées sont donc présent au rendez-vous pour notre plus grand plaisir et c'est avec ce même plaisir que je me suis replongé dans cette saga. Seulement voilà, la barre était peut-être un peu trop haute pour moi mais à force de vouloir aller dans le gros n'importe quoi, le récit finit par se perdre un peu en cours de route.
Pourtant, on ne peut pas dire que le cinquième volet qui est mon préféré faisait dans la finesse mais ici, je ne sais pas pourquoi, ça marche un peu moins je trouve. J'ai souvent eu l'impression que l'on se forcait dans cette surenchère, qu'elle n'était pas vraiment naturelle et du coup, j'ai plus sourit en ayant l'impression d'être devant une parodie plutôt qu'être captivé. Encore plus que d'habitude, tout semble ici poussé à l'extrême et sonne parfois même terriblement faux. C'est regrettable car après ça reste efficace mais il m'a manqué un petit quelque chose pour que ce volet réussisse à se démarquer de ses prédécesseurs.
Avec le recul, je pense même que c'est toute cette histoire avec le terroriste et l’œil de Dieu qui plombe un peu l'ensemble (le seul intérêt dans cet aspect du film, c'est que cela nous permet d'intégrer le personnage assez jouissif de Mr Nobody). J'aurais aimé que l'on se concentre davantage sur la vengeance de Deckard Shaw. Il y avait matière à faire quelque chose de véritablement plus badass et plus jouissif avec son personnage je pense. Après, sans vouloir refaire le film, ça reste quand même un film de cinéma. Totalement décérébré, on ne m'a pas menti sur la marchandise, c'est juste que son potentiel a été traité de façon un peu maladroite à mon sens.
Devant la caméra, on prend les mêmes et on recommence à commencer par un Vin Diesel toujours à l'aise dans ce genre. L'acteur ne fait pas beaucoup évolué son personnage de Dominic Toretto (toujours le même discours, le même regard, la même grimace...) mais c'est sympathique de le revoir surtout qu'il porte plutôt bien son équipe et s'impose facilement comme leader de ce groupe. On ne va certainement pas crier à l'Oscar (et encore moins pour ce volet), mais il assure le boulot et semble content de le faire.
Bien que je n’aie jamais été spécialement fan de cet acteur, c'est avec un pincement au cœur que j'ai retrouvé une dernière fois sur grand écran Paul Walker. Pour cet ultime opus, on n’exploite pas trop le côté père de famille qui est nostalgique de son passé, Brian O'Conner apparait toujours un peu lisse et gentillet mais c'est quand même agréable de le revoir. Suite à sa disparition, on ressent bien que la fin a été réécrite, une fin intelligente pour son personnage qui ne m'a pas laissé indifférent et où on sent la tristesse de l'équipe du film qui a perdu l'un des siens. Le côté numérique de son visage (greffé au corps de son frère) pour les scènes qu'il n'a pas pu tourner ne m'ont pas choqué plus que ça (même si à la fin ça se voit quand même à l'écran l'artifice) et encore une fois, j'apprécie l'issue que l'on a voulu lui donner.
Pour le reste du groupe, j'ai bien aimé aussi revoir Michelle Rodriguez en Letty Ortiz. Toujours présenté comme le garçon manqué de la bande, c'est intéressant de voir qu'on a voulu exploiter légèrement sa part de féminité et même si son amnésie qui accentue sa romance avec Dominic Toretto est parfois un peu lourde, l'actrice n'en demeure pas moins un membre important de l'équipe. C'est d'ailleurs aussi le cas pour Ludacris en Tej Parker que j'ai bien aimé également. J'ai apprécié aussi Tyrese Gibson en Roman Pearce, c'est juste dommage qu'on l'ait fait un peu débile par moment. Quant à Jordana Brewster, elle n'a décidément pas de chance dans la franchise car une nouvelle fois, dans la peau de Mia Toretto, elle est juste transparente et totalement anecdotique.
Dwayne Johnson en Luke Hobbs me fait encore une fois toujours rire. Stéréotype du genre, sa carrure impressionnante qui a de quoi effacer Vin Diesel de l'écran reste une très bonne idée pour cette saga. Après, c'est peut être justement parce qu'il a tendance à effacer Vin Diesel que cette fois ci, on le voit très peu. C'est dommage car son rôle est très jouissif je trouve une nouvelle fois. L'acteur en fait encore des tonnes, son personnage va encore plus loin dans la surenchère et c'est aussi ça que j'aime à l'image de la scène à la fin où il se débarrasse d'un plâtre ou encore qu'il se prend pour Rambo en pleine rue.
Côté nouveauté, il y a de la frustration pour moi avec Jason Statham. L'intégré dans cette saga était une vraie bonne idée, son introduction dans la franchise via la scène du film précédent promettait du très lourd et au final, on l'exploite vraiment trop peu... Il y a de fortes chances que son rôle n'ait pas dit son dernier mot mais on reste sur sa faim. Si le comédien est lui aussi dans la surenchère, c'est en tout cas très drôle et je trouve que ce rôle lui va plutôt bien. Toujours en train de sauver la veuve et l'orphelin, j'ai aimé le voir jouer un salaud même si il est caricatural.
Autre bonne idée dans ce casting, l'arrivée de Kurt Russell en Mr Nobody. J'adore cet acteur et ça m'a fait diablement plaisir de le trouver ici surtout qu'à chacune de ses apparitions, j'ai pris un sacré pied. Il n'est pourtant pas dans l'action pure et dure mais il possède un charisme et une classe que j'adore tandis que son personnage possède des répliques qui m'ont beaucoup fait rire. J'aurais d'ailleurs bien aimé en voir davantage pour lui aussi et j'espère que la franchise continuera de l'exploiter car c'est le genre de clichés ambulant qui me plait bien.
En revanche, j'ai moins aimé Djimon Hounsou en Jakande. L'acteur est bon mais son personnage plombe vraiment les possibilités que le film aurait pu exploiter. Cette histoire de terroriste n'est vraiment pas ce qui m'a le plus plu. Ce n’est pas vraiment la faute du comédien donc qui fait le boulot mais ça m'a quand même un peu ennuyé. Au moins, cela aura permis de nous présenter dans le groupe Nathalie Emmanuel en Ramsey qui s'intègre bien et qui forme un bon trio avec Ludacris et Tyrese Gibson.
Après, même si ce n'est pas du très grand niveau, l'ensemble de ce casting fait ce que l'on attend de lui. C'est cohérent et ça fonctionne plutôt bien chacun sachant être à sa place. Dans les rôles secondaires, il y en a quand même deux que je retiens. Tony Jaa en Kiet. Pas transcendant, je regrettais de ne pas le voir plus après "Ong Bak" et si son rôle ici n'est pas foncièrement marquant, j'espère qu'il lui ouvrira quelques portes car dans l'action, c'est loin d'être un novice. Je retiens aussi Elsa Pataky en Elena. Malheureusement pour elle, si je retiens son personnage, c'est surtout parce que je ne la trouve pas crédible pour un sou. Je ne sais pas si ça vient de sa tenue qui la boudine ou quoi mais dans sa courte apparition, je ne l'ai vraiment pas trouvé crédible, je l'ai même trouvé à la limite du ridicule...
S’il y avait des attentes à mes yeux vis à vis de ce film, c'est aussi en partie à cause de la présence de James Wan derrière la caméra. C'est un cinéaste dont j'apprécie le travail et j'étais curieux de le voir mettre sa patte dans cette franchise. Le problème, c'est que si c'est très agréable à suivre et très bien filmé, je n'ai pas ressenti l'identité de ce réalisateur. J'aurais aimé qu'il y mette un peu de son âme, qu'en voyant ce film on n'ait pas de doute quant au fait que ce soit lui qui réalise. Là, c'est bien filmé mais ça s'arrête là.
Les scènes d'action restent efficaces. Il y a une bonne lisibilité dans les différents combats (même si par moment on abuse un peu de la caméra qui tourne pour nous renverser dans tous les sens), les explosions nous en mettent plein la vue (un peu trop peut-être) et c'est agréable à suivre. Visuellement, c'est sympathique. Après, il y a quand même quelques incrustations assez douteuse. Je ne parle pas de celle de Paul Walker (même si elle avait été mauvaise, j'aurais pu en faire abstraction car j'apprécie la démarche et la finalité qu'on a voulu lui donner) mais vraiment du reste.
Par exemple (pour citer une scène de la bande annonce), le passage où Brian court sur un bus avant que celui-ci ne tombe dans un ravin est assez laid. La chute en parachute (qui, toute proportion gardée bien entendue, m'a fait penser à "Taxi 2") n'est pas non plus à la hauteur de ce que j'attendais. Dans le gros n'importe quoi même visuel, "Fast and Furious 5" a quand même montré qu'on pouvait faire quelque chose d'un peu plus convaincant à l’œil... Je ne parle que des scènes dont on peut voir un extrait dans la bande annonce mais il y en a d'autres (comme celle avec les trois tours...)
Les décors sont sinon agréable. On voyage bien ce qui est pas mal. Maintenant, c'est quand même lorsqu'ils sont plongés dans la ville et qu'ils peuvent faire crisser les pneus et tout détruire que le film prend toute son ampleur. La course poursuite sur la route ultra protégé à un certain standing mais une fois en ville avec le labyrinthe des différentes rues et les différentes infrastructures qui souffrent, cela a une autre gueule je trouve. D'ailleurs, en parlant des voitures, ses dernières sont pas mal du tout. Dommage que cette fois ci on les mette un peu trop en retrait. C'est bien de privilégié l'action mais pour cette franchise, il ne faut quand même pas trop délaisser les voitures et les mettre un chouia un peu plus en avant. Quant à la musique de Brian Tyler, elle est du même acabit que les précédentes bandes originales de la saga. Elle est bonne mais rien ne sort du lot pour autant.
Pour résumer, bien que j'ai passé un très bon moment de cinéma devant "Fast and Furious 7", je reste quand même sur ma faim. C'est une sensation assez étrange car on ne m'a pas vraiment menti sur la marchandise, j'ai eu ce pour quoi j'ai fait le déplacement mais l'ensemble est un peu maladroit je trouve. J'aurais aimé plus de vengeance et un concentré badass plus intense. Le grand n'importe quoi général qui caractérise cette franchise mériterait également un peu plus de "finesse". C'est peut-être trop gros cette fois-ci j'en sais rien (ils avaient pourtant déjà fait fort dans le passé) mais on décroche assez souvent, on ne se laisse pas prendre toujours au délire. Ça sonne parfois un peu trop faux, un peu trop exagéré et c'est bien dommage. Reste que le divertissement est quand même là et que je ne regrette pas de l'avoir vu sur grand écran. A l'image des précédentes aventures, ce nouveau long métrage est un film que je pourrais facilement revoir surtout que malgré tous ses défauts, je n'ai pas vu les plus de deux heures passés.
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