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Zidrou et Raphaël Beuchot – Tourne-disque

Par Yvantilleuil

Zidrou et Raphaël Beuchot - Tourne-disqueZidrou est tellement prolifique que, de temps en temps, il m’arrive même de louper l’un de ses albums. C’est le cas de ce one-shot, dont j’apprends de surcroît que c’est le deuxième volet d’une trilogie africaine entamée par les deux auteurs avec le « Montreur d’histoires ».

L’album invite à suivre les pas d’Eugène Ysaÿe, un violoniste virtuose qui se rend pour la première fois en Afrique. C’est là, au cœur du Congo des années 30, qu’il va faire une rencontre improbable et que deux hommes que tout oppose vont se lier d’une belle amitié. Dans une Afrique colonialiste où les blancs se sont élevés au statut de « maîtres », la musique va néanmoins permettre de franchir la barrière qui sépare Noirs et Blancs. C’est assis sur le sol, une main sur la manivelle du gramophone qu’il fait tourner consciencieusement depuis plus de trente ans, que le domestique à l’oreille particulièrement musicale se fait repérer par le maestro blanc. Quelques notes plus tard, l’on apprend que ce congolais quadragénaire se nomme “Tourne-Disque” et que, depuis l’âge de huit ans, il est chargé de faire tourner l’impressionnante collection de 78 tours de ses maîtres blancs.

« Pour chaque disque qu’il rayait, mon père lui donnait un coup de cravache. A ce régime-là, même un éléphant aurait appris à traiter les disques avec plus d’attention qu’un nourrisson. »

Cette nouvelle partition signée Zidrou s’avère une nouvelle fois d’une justesse incroyable. Il ne faut que quelques pages pour se laisser embarquer par la mélodie imaginée par ce conteur hors pair et se laisser envoûter par la beauté de cette terre africaine et de cette musique qui va au-delà des différences. C’est empli d’humanité, riche en émotions et saupoudré d’humour, tout en brossant avec grande intelligence le portrait peu reluisant de colons qui n’ont que peu d’égard envers les autochtones.

Ce joli moment d’évasion et d’émotion est admirablement mis en images par Raphael Beuchot, dont le dessin sert parfaitement le récit, tout en invitant au voyage.

Je reste donc grand fan de Zidrou et je vais de ce pas me procurer le « Montreur d’histoires ».

Ils en parlent également : Noukette, Jérôme


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