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Des Souris et des Hommes

Par Sylly

John Steinbeck

Des Souris et des Hommes

Californie des années 30.

Deux hommes parcourent les routes pour trouver du boulot alimentaire dans les fermes du coin. Tous les deux nourrissent un rêve ... celui de devenir propriétaires de leur propre ferme. Mais ce rêve n'est pas facile à atteindre quand d'un côté nous avons un petit bonhomme, certes, vif et intelligent, mais qui doit s'occuper, de l'autre côté, d'un colosse à la force titanesque et dont l'esprit est digne d'un enfant de 5 ans ...

Des Souris et des Hommes ... Avant d'avoir lu ce petit chef d'œuvre de la littérature américaine, j'avais vu le film de et avec Gary Sinise, et je l'avais tellement aimé que je m'étais fait la promesse de lire le roman dont il était inspiré. Et il aura fallu du temps pour qu'enfin je me plonge à corps perdu dans cette histoire (merci Nelcie) qui d'avance me serrait les entrailles.

" Ce livre est bref mais son pouvoir est long. Ce livre est écrit avec rudesse et, souvent, grossièreté. Mais il est tout nourri de pudeur et d'amour. " (Joseph Kessel - Préface)

Comment résister face une telle éloge ? Bah on ne résiste pas, on fonce tête baissée, et on se prend de pleine volée la claque que ce roman nous envoie ...

Qu'est ce que j'ai aimé lire ce livre, mais qu'est ce qu'il est dur et intense ! Je l'ai dévoré et j'ai pleuré, la gorge nouée par les émotions si puissantes qui s'en dégagent. Et j'ai re regardé le film dans la foulée, et j'ai re pleuré ^^ Une vraie madeleine hein Souris Hommes Et bah figurez vous que j'ai malgré tout envie de relire ce livre, dont je suis certaine d'avoir raté des choses essentielles malgré le fait qu'il soit très court. Mais je vais sauvegarder mon petit cœur pour le moment, et vous donner ma vision de ce roman après première lecture ^^

Tout d'abord, veuillez pardonner mon ignorance, mais pendant longtemps je me suis demandé d'où pouvait sortir ce titre si étonnant, et que j'avais du mal à mettre en relation avec l'histoire ... J'ai finalement opté pour la simplicité du net pour découvrir que ce titre est directement inspiré d'un vers de Robert Burns :

" Les plans les mieux conçus des souris et des hommes souvent ne se réalisent pas. "

C'est tellement vrai, et pour le coup tellement en résonance avec le roman.

L'histoire se déroule dans les années 30. L'Amérique subit la Grande Dépression, la crise économique est dévastatrice, et donc le chômage est en pleine croissance

" J'aime caresser les jolies choses avec mes doigts, les choses douces. "

Nous rencontrons donc ces deux personnages juste avant leur arrivée dans la nouvelle ferme où ils ont trouvé du travail ... Et déjà nous ressentons tout le passif de ces deux êtres. A la fois la bienveillance et la lassitude de George qui prend soin de Lenny mais dont la charge et le fait de devoir rattraper constamment ses " bêtises ", use sa patience ...

" Nous on a un futur. On a quelqu'un à qui parler, qui s'intéresse à nous [...] Si les autres types vont en prison, ils peuvent bien y crever, tout le monde s'en fout. Mais pas nous. - Et pas nous ! Et pourquoi ? - Parce que moi, j'ai toi pour s'occuper de moi, et toi t'as moi pour m'occuper de toi [...] "

Ce constat va aller croissant au fur et à mesure que l'on va entrer dans la vie de cette ferme, où tous les personnages sont bercés par la solitude malgré le fait qu'ils vivent en communauté.

Je ne vais pas énumérer, tous les personnages du roman, même s'ils ne sont pas si nombreux. Mais certains sont particulièrement représentatifs de cette solitude qui ronge les américains dans cette période difficile.

Tout au long du roman, des indices sont semés pour nous montrer la voie sans issue dans laquelle ils sont entrés. Aucun dialogue n'est mis au hasard ... Depuis l'épisode où George raconte la mésaventure de Lenny dans la ferme précédente, jusqu'à la mort du chien de Candy. La mort est présente de bout en bout, la cruauté, l'insensibilité d'un monde où l'exclusion est de mise. Il n'y a pas de place pour la délicatesse. Lenny en est la métaphore, malgré toute sa bienveillance, sa force surhumaine est meurtrière.

Pourtant, on veut y croire à ce rêve commun, et nos héros parviennent même à convertir certains de leurs camarades, on sent qu'on y est presque. Mais finalement le plan va leur explosé en pleine figure ... Car " les plans les mieux conçus des souris et des hommes souvent ne se réalisent pas " ...

Et la fin de ce roman est si oppressante ... Je n'ai pas de mots pour décrire les émotions qui m'ont traversées. j'ai été tout simplement bouleversée. Je n'ai pas ressenti de haine ni de colère, je me suis sentie démunie.

Ce roman m'a tout simplement désarmée.

Des Souris et des Hommes

John Steinbeck

Traduit de l'américain par M. E. Coindreau

Titre original : " Of Mice and Men " (1937)

Préface de Joseph Kessel

Des Souris et des HommesLecture proposée par ma binomette Nelcie

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Des Souris et des HommesPremière lecture

Des Souris et des Hommes1/108

Prix Nobel 1962


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