Crédit photo (Gerard Boisnel)
Energiques ou délicats selon les thèmes, percussifs ou éthérés, en mutation permanente tandis que s'égrainent les titres et les ambiances, les morceaux d'"Over The Clouds" ne font pas dans la facilité mais restent très facilement abordables, ouvrant des voix métissées aux intonations diablement modernes que Laurent de Wilde explore avec le tact et la mesure d'un artiste visiblement épanoui, affranchi comme il le dit de la peur des grands espaces : « Avant, ce que je jouais était super speed, maintenant, c'est toujours speed, avec quelques temps de respiration. J'ai eu l'impression d'avoir moins peur du calme, moins peur des grands espaces, de jouer dans le son. C'est ça que m'a appris la musique électronique. On se pose quand on se pose. En musique, j'ai découvert ce sentiment de quand le moment est juste. Créer quelque chose qui flotte, qui va bien ».
L'esprit du trio en acoustique visant à ouvrir les espaces et à remodeler les angles pour en redéfinir l'usage ne pouvait pas mieux me convenir s'agissant de cet artiste pluridisciplinaire que les expériences sonores n'ont jamais rebuter (au contraire). Pas vraiment fan de ces pérégrinations électroniques que je ne trouvais pas toujours assez "consistantes", plutôt froides, "Over The Clouds" m'a quant à lui immédiatement séduit, plus intime et plus "palpable" que les précédents disques, signe une fois de plus que ses capacités d'écriture, liées au développement de ses connaissances méthodiques, lui permettent de s'exprimer comme il le souhaite, sans obstacle et sans frontière, et de bien belle manière pour ce cru 2012. Attention, l'abus de jazz n'est pas dangereux pour la santé. A consommer sans modération.
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