Pierre Piccinin da Prata donne ici les clefs d'interprétation des révoltes ou des révolutions qui ont bouleversé le monde arabe depuis le mois de décembre 2010.
L'ensemble de ce cataclysme révolutionnaire, qui s'est diffusé du Maghreb au Moyen-Orient, est aussi connu sous l'appellation de " Printemps arabe ". Cette expression recouvre un contenu qui est souvent mal compris ou mal interprété.
Ce mouvement protestataire s'est répandu sous des formes et avec des niveaux d'intensité et des impacts différents d'un pays à l'autre.
La Résidence universitaire Neussart a invité l'historien et politologue Pierre Piccinin da Prata à apporter une vision expérimentée de l'évolution de ces processus révolutionnaires.
Dès le début des " printemps arabes ", Pierre Piccinin da Prata s'est rendu sur les terrains des révoltes pour en observer directement les événements : il a assisté à la chute du président Ben Ali en Tunisie et à celle du président Hosni Moubarak, en Égypte, où il a rencontré les leaders des Frères musulmans. Il a été l'envoyé spécial du magazine Afrique Asie au Liban et en Syrie et, plus tard, le correspondant de l'hebdomadaire The New Times au Mali. Il était aussi présent à Benghazi, en Libye, et à Tripoli, au moment du renversement de Mouammar Kadhafi. Et il était observateur au Yémen, lors des élections qui ont suivi le départ du président Saleh.
Pierre Piccinin da Prata a rédigé pour le journal belge deux séries de chroniques quotidiennes depuis les quartiers rebelles de la ville syrienne d'Alep. Les éditions L'Harmattan ont publié ces chroniques sous le titre de " La Bataille d'Alep ".
Après plusieurs autres livres encore, à propos de la Syrie, il a publié un livre d'entretiens avec le président tunisien Moncef Marzouki.
Pierre Piccinin da Prata est le seul observateur européen qui a couvert tous les " printemps arabes ", ce qui lui confère un degré d'expertise incontestable.
Mais sa relation avec ces révoltes arabes est aussi très profonde et personnelle. Après plusieurs voyages d'observation en Syrie, il a été arrêté par les services secrets du régime et torturé, à Homs, en mai 2012 ; et ce n'est qu'après plusieurs jours de détention qu'il a été libéré. Par la suite, lors de son huitième séjour en Syrie, le 8 avril 2013, il est pris en otage par une faction islamiste dans la ville d'al-Qousseyr. Sa libération n'adviendra qu'après cinq mois de captivité.