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Across The Universe - Julie Taymor (2007)

Publié le 31 mai 2008 par Oreilles

"Film musical" sorti l'an dernier dans l'indifférence la plus totale, Across the universe partait pourtant d'une idée de départ plutôt alléchante: Une comédie musicale moderne dont les dialogues sont exclusivement issus de chansons des Beatles. L'occasion vous l'imaginez de se livrer à un blind test géant sur la discographie des Fab Four. Spécialiste des films musicaux (Titus, Frida) et des grands spectacles visuels et sonores (Le roi lion), la jeune réalisatrice livre un film flamboyant et naïf transfiguré par des compositions en or inégalées à ce jour. En résultent des scènes d'une intensité exemplaire. En ouverture, seul sur la plage, Jude annonce les règles : "Is there anybody to listen my story...", 2 secondes de bande et déjà des frissons. D'autres sont du même acabit: I wanna hold your hand sur fond de campus et de foot US, Let it be interprété à capella par un petit black assi dans la rue fondu en gospel majestueux sur fond d'enterrement. D'autres passage sont en revanche un peu plus tirés par les cheveux et quelques transitions sont limites. Plus tard dans le film, le délire visuel est poussé à son paroxisme, comme porté par d'obscures substances et la séquence du recrutement sur I want you est un sommet de chorégraphie orchestrée. Les montages et les incrustations hors norme se multiplient et le film, plutôt beau à voir au début avec son grain si détaillé, de tourner en kaléidoscope psychédélique presque grossier.
Vous l'aurez compris, les fans seront comblés par les références, du nom des personnages (Jude, Lucy, Sadie, Jojo, Prudence) jusqu'au titre, chanson écrite par John Lennon et diffusée dans l'espace par la NASA en février 2008. L'histoire elle ne va pas chercher bien loin. De Liverpool au Greenwich village, un Roméo et une Juliette tentent de vivre une love story sur fond d'émeutes anti guerre du Vietnam et de quête spirituelle du rock. Enregistrée en analogique sur vieux matériel, la bande originale est supervisée par T-Bone Burnett déjà responsable de la très branchée BO de O' Brother. Et les 33 chansons des Beatles du film de se retrouver réinterprétées par les acteurs et par quelques guests dont Joe Cocker, Bono (mouais) ou les Secrets Machines (mieux). Acteurs qui d'ailleurs n'inspirent pas vraiment la prestence qu'ils devraient. Là est un peu le problème, à force d'être idéaliste et insouciant, le film peut paraître niais par moment. Heureusement que l'impression générale réhausse le niveau. Et c'est une fois terminé qu'on réalise à quel point ces quelques chansons sont vraiment le fidèle reflet de l'époque intense qu'ont été les années 60.
En bref : Grand spectacle son et lumière qui, si l'on se laisse emporter, comprend quelques passages bien épidermiques. _
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Le trailer et la scène de Let it be :
A lire aussi : I'm not there - Todd Haynes (2007)


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