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[critique] Cake : friandise convenue

Par Vance @Great_Wenceslas
[critique] Cake : friandise convenue

Prenez un drame, ajoutez-y de la compassion et une bonne dose de mélo, puis saupoudrez le tout d'un humour très cynique. Versez-y quelques excellents acteurs en quête de reconnaissance artistique, un ou deux clichés inhérents à toute belle histoire de reconstruction, et laissez reposer le tout en attendant de futures nominations pour d'envisageables récompenses. Vous obtiendrez Cake, un petit film convenu sauvé par la formidable performance de Jennifer Aniston.

[critique] Cake : friandise convenue

Injustement boudée lors des Oscars cette année, la performance bouleversante de Jennifer Aniston - méconnaissable sans maquillage, avec des cicatrices et quelques kilos supplémentaires - vaut à elle seule le déplacement pour aller voir son nouveau film, Cake, sur grand écran. Mais c'est aussi ce qui pourra un peu gêner : ce n'est qu'une " performance ", pour un rôle accumulant les poncifs et dont le but presqu'inavouable semblerait de permettre enfin à l'actrice de gagner une nouvelle reconnaissance artistique. Il faut dire que malgré toutes les qualités dont fait preuve le film, l'on ne peut s'empêcher de penser que tout est construit assez paresseusement selon un schéma maintes fois rabâché mais ayant fait ses preuves dans le genre (un personnage principal aigri et blessé par la vie, une épaule compatissante, un fantôme inquisiteur, un secret qui se révèle au fil du récit...). On commence à connaître la rengaine du cinéma indépendant d'Outre-Atlantique. Ce ne serait d'ailleurs pas un problème si l'on n'avait pas l'impression qu'il n'y avait pas un peu d'opportunisme de la part des acteurs et du réalisateur derrière cette démarche (toutes proportions gardées bien entendu).

[critique] Cake : friandise convenue

Néanmoins, si l'on excepte cette sorte de cynisme, l'ensemble demeure relativement convaincant. C'est que l'histoire est racontée avec un certain talent, et qu'il est très difficile de ne pas ressentir un peu d'empathie envers tous ces personnages profondément isolés et désespérés. Une réussite à mettre sur le compte, donc, de la qualité générale de l'interprétation, parvenant à faire vivre des personnages pourtant caractérisés par nombre de clichés. L'on retiendra bien évidemment Anna Kendrick, toujours aussi charismatique dans ce rôle qui rejoint presque celui qu'elle avait endossé dans (on la retrouve dans 4 long-métrages cette année ! Un beau score pour une actrice très douée), mais également le trop rare Sam Worthington qui fait un retour appréciable, ainsi, et surtout, que Adriana Barraza, lumineuse en soutien indéfectible d'une Jennifer Aniston livrant une très bonne prestation.

Mais tout ceci n'empêche pas Cake, dont le titre ne trouve pas de justification

[critique] Cake : friandise convenue
pleinement satisfaisante, de n'être qu'un petit métrage - à la mise en scène et à l'esthétique plutôt efficaces - convenu. Ce n'est pas un mauvais film, il arrive parfois à cueillir ses spectateurs lors de deux ou trois scènes un peu plus subtiles ou inventives, mais il est surtout sauvé par une Jennifer Aniston dont la carrière devrait être relancée.

[critique] Cake : friandise convenue

Cake

35 mm en 2.35 : 1 / 102 minutes

Claire Bennett (Jennifer Aniston) va mal. Il n'y a qu'à voir ses cicatrices et ses grimaces de douleur dès qu'elle fait un geste pour comprendre qu'elle souffre physiquement. Elle ne parvient guère mieux à dissimuler son mal-être affectif. Cassante et parfois même insultante, Claire cède à l'agressivité et à la colère avec tous ceux qui l'approchent. Son mari et ses amis ont pris leurs distances avec elle, et même son groupe de soutien l'a rejetée. Profondément seule, Claire ne peut plus compter que sur la présence de sa femme de ménage Silvana (Adriana Barraza, citée à l'Oscar), qui supporte difficilement de voir sa patronne accro à l'alcool et aux tranquillisants. Mais le suicide de Nina (Anna Kendrick, également citée à l'Oscar), qui faisait partie de son groupe de soutien, déclenche chez Claire une nouvelle fixation. Tout en s'intéressant à la disparition de cette femme qu'elle connaissait à peine, Claire en vient à s'interroger sur la frontière ténue entre vie et mort, abandon et souffrance, danger et salut. Tandis qu'elle se rapproche du mari de Nina (Sam Worthington) et de leur fils, Claire trouvera peut-être un peu de réconfort...


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