Demain en salles, outre Taxi Téhéran dont Michel vous a dit tout le bien qu' il pensait à son sujet hier matin, sort également un joli film anglais qui a fait pas mal parler de lui dans les différents festivals où il a été présenté, comme notamment le fesitval Ciné O’Clock où j'ai eu la chance de le voir il y a plus de deux mois.
Car ce festival dont j'ai parlé assez souvent, propose un large panorama de films britanniques et irlandais qui font l’actualité et permettent également de découvrir, en avant-première, les œuvres qui ponctueront l’année à venir. Et parmi eux, ce film "Une Belle Fin", réalisé par un certain Uberto Pasolini.
Si Uberto Pasolini n'a aucun lien de parenté à l'immense Pier Paolo, il est, ironie du sort un petit neveu d'un autre illustre cinéaste italien, Luchino Visconti et fut célébré en Grande Bretagne lorsqu'il eu la bonne idée de produire le cultissisme Full Monty.
"Une belle fin" n'est pas le premier long métrage de Pasolini qui en a réalisé 4 autres tous inédits en France, mais il restera sans doute un de ces films les plus marquants, tant ce film empreint d’une grande humanité et particulièrement émouvant.
On y suit le quotidien de John May, fonctionnaire dévoué entièrement à son travail :à savoir retrouver la famille ou les amis des morts isolés et organiser les obsèques si personne ne lui répond.
Un jour, la vie si parfaitement rangée de John May est chamboulée lorsque le dernier dossier que son supérieur lui demande de traiter est celui de l’un de ses voisins dont il ne sait rien, Billy Stoke. Et paradoxalement, c'est en explorant la vie de son voisin pour essayer de retrouver ses proches qu’il semble prendre conscience de sa propre solitude – une sorte d’effet miroir qui le ramènera peu à peu à la vie.
Ce long métrage nous plonge ainsi dans le cheminement intérieur d’un homme qui ne vit que par le décès des autres – une sorte d’ange-gardien bienveillant et débordant de générosité, un homme qui se bat contre des moulins pour éviter aux autres la solitude dans laquelle lui se complaît.
Une belle fin dépeint avec une belle acuité- mais également une certaine lenteur, surtout dans la première partie du film- la société qui est devenu la nôtre, ses misères comme ses petites beautés en explorant l’isolement sociétal de nos générations. Et le film nous montre également comment un être aussi déshumanisé en apparence peut peu à peu découvrir des saveurs et des désirs inconnus …
Pour incarner ce personnage à la fois totalement ordinaire et pourtant exceptionnel le cinéaste a eu la bonne idée de choisir Eddie Marsan, habitué aux rôles secondaires plutot outrés ( notamment chez Mike Leigh ou dans Tyranosaur), et qui livre une prestation remarquable de crédibilité et de sobriété, avec une économie de mots et de gestes assez incroyables.Bel hommage à la générosité et à l’abnégation totale, cette "belle fin" possède par ailleurs la grande qualité de ne pas nous tromper sur son titre et nous proposer un dénoument lumineux et bouleversant qui m'a amené les larmes aux yeux… « Une belle fin » pour un beau film, qui je l'espère, sera projeté dans un nombre de copies suffisamment important pour que vous puissiez vous aussi la savourer autant que moi.
Bande-annonce : Une Belle Fin - VOST