Le printemps avance, avec ses propres traces, le jaune vif des arbustes, quelques fleurs ici et là. Mais le plus surprenant, car il faut le voir aujourd'hui, peut-être trop tard dans certaines régions, ce moment fragile où les bourgeons des feuilles éclatent, se libèrent d'eux-mêmes.
Ce coup de pinceau tout simple, tout léger dans un premier temps, des pointes vertes, des bouts frisotés de feuilles, des papiers mâchés verts posés sur les branches. Naturellement devant vous, un lavis de couleur verte sur le fond de votre paysage au quotidien. Oui, là sur les plate-bandes des zones de béton parisien, là le long des routes de province, là dans votre jardin, le vert s'impose.
L'herbe a repris le dessus sur les mousses, le soleil donne toute son énergie à l'un en tuant l'autre comme un vampire aveuglé par la lumière si forte. Chaleur, verdure, et délicatement, subtilement les feuilles vont s'ouvrir, se déplier, défroisser pour devenir tendres et souples, séchées par le vent , par le soleil.
Et vous, où êtes vous ?
Avez-vous regardé, quelques secondes, quelques minutes même ce déclic vert, si léger ?
Comme un souffle, doux comme votre changement de mode, vous avez laissé enfin le manteau, vous appréciez les robes, vos jambes à l'air, les bas sont même de trop, il fait si beau. Peut-être un peu trop tôt pour les températures, mais prenons cette énergie pure sur et sous la mode. Gorgeons-nous de cette folle ressource universelle.
Comme un souffle d'ailleurs les cerisiers se couvrent de fleurs, et le cycle de la vie, de l'hiver fini, de la mort, de l'hommage au passé, du futur renouvelé avec le printemps et les fleurs par milliers, voilà la vie nouvelle. Un hommage silencieux, un moment de partage pour certains peuples, de joie, de repas en commun, de sourires et de respect.
Comme un souffle dans vox cheveux, les dernières feuilles rousses oubliées par la saison, les pluie, tombent, s'évaporent dans le sol déjà vert. Un cycle, un nouvel amour, les oiseaux les fleurs, le pollen, les abeilles. Le bonheur d'être deux, d'être là, contemplatifs face à ces couleurs changeantes, à nos coeurs qui battent le printemps.
Nylonement